Vidéo : Alain Bernard aux Journées de l'UCLy

A quelques semaines des Jeux Olympiques de Paris, l’ancien nageur Alain Bernard, double champion et quadruple médaillé olympique, participait aux Journées de l’UCLy pour apporter sa vision sur la question des vulnérabilités. En dialogue avec Quentin Vieira, étudiant de l’UCLy et membre de l’équipe de France de para-natation, il a apporté ses éclairages sur la discipline et les challenges de la vie de sportif de haut niveau. Retrouvez leurs témoignages en vidéo.

La vulnérabilité à tous les niveaux

Peut-on vraiment parler de vulnérabilité lorsqu’on est sportif professionnel ? Dans les médias et sur les réseaux sociaux, les athlètes de haut-niveau apparaissent comme les modèles des temps modernes. Des générations entières s’en inspirent, au risque d’idéaliser la réalité selon Alain Bernard. « Bien sûr qu’on est vulnérables » admet le quadruple médaillé olympique. Comme l’immense majorité des sportifs, il a connu les blessures et les déceptions. « Parfois on se sent comme un superhéros, des fois on se sent en danger. Il faut être capable de trouver le juste milieu entre la confiance et la remise en question. »

Quentin Vieira : « Ma vie est faite de déductions »

Quentin Vieira, membre de l’équipe de France de para-natation et étudiant en licence d’Histoire de l’UCLy, a rejoint Alain Bernard sur scène lors de sa conférence. Atteint d’une atrophie des nerfs optiques depuis la naissance, il connaît mieux que personne la relation complexe entre la vulnérabilité et l’ambition sportive. : « Ma vie est faite de déductions, mon environnement extérieur je le déduis » explique Quentin. « Ça entraîne beaucoup de fatiguer visuelle et nerveuse. Toute cette énergie que je passe à déduire mon environnement extérieur n’est pas exploitable dans l’eau. » Malgré tout, pas question de s’arrêter. Aujourd’hui, Quentin travaille sans relâche et vise la qualification aux Jeux Paralympiques. « Je n’ai pas de fleurs à me lancer, je me dis juste que si moi je ne fais pas ce boulot, d’autres le feront ! »

La blessure physique n’est plus la seule vulnérabilité admise dans le monde du sport. De plus en plus de sportifs de haut-niveau s’expriment publiquement sur leurs problèmes de santé mentale, et contribuent à libérer le dialogue. « Le sportif est avant tout un humain » observe Quentin Vieira, étudiant à l’UCLy et membre de l’équipe de France de para-natation. « Les langues commencent à se délier sur les cas de burnout, ou la dépression d’un grand champion comme Michaël Phelps. » Face aux problèmes psychologiques, le sport offre également ses solutions : « La natation est un sport individuel, mais à l’entraînement on est un groupe et le groupe se soutien. Sans le groupe, je ne me lèverai pas tous les matins pour l’entraînement » explique Quentin Vieira.

« Discuter, se reposer sur quelqu’un de sain dans son entourage, c’est quelque chose de très précieux. » ajoute Alain Bernard. Mais même pour lui qui se félicite d’avoir eu un entraîneur « très à l’écoute », admet qu’il n’a pas toujours su partager ses vulnérabilités. « Il faut être capable d’en parler… Des fois notre orgueil nous en empêche, mais il faut être capable de le dépasser. »

Après le sport, l'engagement

« La première cause de mortalité chez les moins de 12 ans en France, c’est la noyade. » Pour Alain Bernard, il y a des statistiques qui ne s’acceptent pas. Pour lui, dont la carrière a débuté dans l’une des fameuses piscines « Tournesol » installées à travers la France dans les années 70 et 80, s’engage aujourd’hui pour renouveler le parc de piscines en France, avec des installations plus nombreuses et moins gourmandes en énergie. « L’ambition c’est de démultiplier les petits équipements de proximité, pour l’apprentissage de la natation. C’est à la fois une vie d’entrepreneur, une vie de bénévole et un engagement citoyen.

Retrouvez les Journées de l'UCLy

La France est perçue comme de plus en plus vulnérable

En amont de la deuxième édition des Journées de l’UCLy, « Tant de crises … temps d’espérance. Quels moteurs de Reconstruction pour nos Sociétés » du 10 et 11 avril prochains à l’Université Catholique de Lyon, l’UCLy a chargé l’institut d’études ODOXA de recueillir la perception des français de leurs propres vulnérabilités et de celles de notre pays.

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