Un vote à l’unanimité
La Rentrée solennelle de l’UCLy s’est déroulée devant un public composé de salariés, d’étudiants et d’invités des mondes religieux, politique, économique, militaire, judiciaire et universitaire. Ils sont venus assister à la cérémonie annuelle ainsi qu’à la remise du titre de docteur honoris causa de l’UCLy (voir encadré) décerné à Thomas Römer.
Cette attribution du titre scientifique suisse spécialiste de l’exégèse biblique a été votée à l'unanimité par le Conseil de la Faculté de Philosophie de l’UCLy. Après validation par le Recteur de l'Université Olivier Artus, cette proposition a été soumise au chancelier de l’UCLy, Mgr Olivier de Germay, qui l’a transmise au Saint Siège qui l’a validée à son tour.
La fécondité du croisement entre les Sciences et les Humanités
Le 6 octobre dernier, sur le campus Saint-Paul, le Professeur Artus a donc introduit la remise du diplôme honorifique par un laudatio (éloge) adressé au Professeur Römer. « Lorsque l’Université catholique de Lyon a commencé à envisager la célébration de son cent cinquantenaire, il a été décidé de déployer cette commémoration sur trois années universitaires, en attribuant à chacune d’entre elles un titre et un thème. L’année universitaire 2022-2023, qui ouvre ce triennat, permettra, sous le titre « Sciences et humanités », de mettre en valeur la fécondité du croisement entre les Sciences et les Humanités, tant dans la formation que dans la recherche universitaire. Qui, mieux que vous en effet, pourrait venir incarner, personnifier, le croisement de ces champs, qui caractérise l’ensemble de votre travail de recherche. »
Le Recteur s'est adressé à l’administrateur du Collège de France, titulaire de la chaire « Milieux bibliques » en rappelant que : "Votre intérêt pour l’histoire, pour les conditions socio-historique concrètes de l’émergence des traditions bibliques vous a conduit, non pas à sortir de votre discipline, mais à développer une recherche pluridisciplinaire, en croisant vos propres travaux avec ceux des archéologues." Olivier Artus a souligné l'apport de la méthode de recherche scientifique de Thomas Römer qui « conjugue une approche critique précise du texte, et un travail pluridisciplinaire selon lequel l’exégète bénéficie des acquis de l’archéologie, et l’archéologue confronte les données de ses fouilles avec la mise en situation historique du texte biblique. »
Le chancelier de l’Université remet le titre de Docteur Honoris Causa
Par la suite, Thomas Römer a reçu un doctorat Honoris causa des mains du chancelier de l’Université, Mgr de Germay : « Votre rigueur scientifique illustre ce que disait le Pape Jean-Paul II “ la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité.” En vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés par le Saint Siège, nous avons l’honneur de vous discerner le titre de honoris causa en raison des imminents services rendus aux lettres et aux sciences par vos travaux de recherche en exégèse biblique et en philologie »
Le docteur honoris causa de l’UCLy a déclaré : « Cette distinction me touche beaucoup d’autant plus qu’elle conférée à un protestant. Je comprends cet honneur aussi comme une manière de montrer votre attachement à soutenir l’œcuménisme. »
Le Professeur a poursuivi avec une leçon académique, « quelques réflexions sur la rencontre entre la Bible et l’archéologie », en passant en revue les origines de l’archéologie biblique jusqu’à nos jours. « La relation entre archéologie et science biblique a toujours été compliquée. Pendant longtemps il y a eu un divorce entre l’archéologie biblique et les recherches littéraires, historico-critiques, débat marqué par une méfiance et une certaine ignorance mutuelles. Il est nécessaire surtout dans le contexte actuel de combiner les études scientifiques de la Bible et les recherches archéologiques scientifiques. »
Qu’est-ce qu’un doctorat honoris causa ?
Créé en 1918, le titre de Docteur Honoris Causa est l'une des plus prestigieuses distinctions décernées par « les universités (…) à caractère scientifique, culturel et professionnel (…) à des personnalités de nationalité étrangère en raison de services éminents rendus aux arts, aux lettres, aux sciences et techniques, à la France ou à l'établissement qui décerne le titre » (article D612-37 du Code de l’éducation).
