Sémiotique et Bible n° 189 - Octobre 2024

PARUTION DU N° 189 - OCTOBRE 2024 DE LA REVUE SCIENTIFIQUE SÉMIOTIQUE ET BIBLE, REVUE DE L'UCLY EN SCIENCES BIBLIQUES ET SCIENCES DU LANGAGE.

Sommaire du n° 189 - Octobre 2024

Lire… au risque de l’autre : de la Bible comme livre à sa lecture en groupe

Philippe MONOT
Bible & Lecture - Bretagne

Résumé - À quelle condition la lecture des textes bibliques peut-elle devenir un lieu et un moment où la Parole de Vie advient pour ceux qui s’y risquent ? Nous nous représentons souvent les textes bibliques comme un message envoyé par Dieu qu’il suffit de lire comme « Parole de Dieu ». Dans cet article nous interrogeons cette représentation à partir des textes bibliques eux-mêmes. En particulier, certains textes bibliques racontent la lecture d’un livre qui a à voir avec le divin : Torah, lettre prophétique, etc.

Dans ces textes, comment la lecture du livre est-elle mise en scène ? Quels en sont les ingrédients, les dispositifs, les articulations ? Les motifs qui s’en dégagent peuvent-ils nous dire quelque-chose de la façon dont les textes bibliques eux-mêmes suggèrent qu’ils soient lus ? Cette enquête nous mènera à envisager l’importance des autres lecteurs et du groupe lecteur. La Parole n’est alors plus envisagée comme transmise via un livre. Elle semble plutôt advenir dans le collectif des lecteurs lorsque celui s’appuie sur les textes. Or, ce passage par l’autre, par l’autre de la Parole, ne se fait sans résistance…

La lecture communautaire des Écritures et l’expérience de la communion qui advient

Yannick FRESNAIS
Doctorante de Théologie - UCLy

Résumé – La contribution, à connotation théologique, envisage la lecture communautaire des Écritures comme une expérience de communion qui s’établit progressivement entre les lecteurs. Elle avance que cette expérience, si elle est vécue dans la foi, met la communauté lectrice en lien avec la communion trinitaire. Pour que l’évènement advienne, les lecteurs font le choix de se risquer et de s’éprouver dans l’acte de lecture en prenant l’option de croire que la Parole vivante viendra à leur rencontre dans une « discrétion »1 qui rendra la lecture féconde et la fera devenir participation à la Révélation. Ils vérifient alors la proposition de Walter Kasper selon laquelle les auteurs du Nouveau Testament ont rendu témoignage à « l’Esprit de l’Évangile » qui continue de se faire entendre dans les rencontres de lecture.

Le « champ du biblique » dévoile ainsi sa capacité à faire naître des sujets à l’esprit communautaire capables d’une parole personnelle, contrepoids aux idéologies dominantes universalisantes.

Les enjeux méthodologiques et anthropologiques de la lecture du Jn. 4, 1-42

Olivier ROBIN
Georges VASILAKIS
Sophie CLARET

UCLy, Équipe CADIR

Résumé – Lire Jn 4 revient, avec la femme samaritaine, à entrer dans le monde de la métaphore comme lieu d'une rencontre nouée autour de la Parole. Dans ce contexte, la métaphore de l'« eau vivante » apparaît comme la métaphore du fonctionnement métaphorique du langage et, donc, de l'action si singulière de la Parole pour tout sujet humain.

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Depuis 1975, cette revue de langue française propose des études de texte, des éléments d’initiation à la lecture sémiotique et des réflexions théologiques et théoriques