Les méthodologies de travail de l'IPG

Les témoignages : une source au cœur du travail de l’Institut

Le francoprovençal présente des variations phonétiques et lexicales significatives suivant les différentes zones où il est parlé. L’institut Pierre Gardette possède de nombreux Atlas linguistiques et ethnographiques qui recensent ces variations sur le territoire rhônalpin.

Ces Atlas résultent d’observations et d’enquêtes consignées par des chercheurs au début du XXème siècle.

De nos jours, les témoignages recueillis par nos chercheurs sont encore des éléments centraux du travail de recherche. C’est notamment le cas pour l’étude des microtoponymes commencée en 2010. Pour sauver de l’oubli des noms de lieux qui changent de dénomination suite à l’évolution du territoire, nos chercheurs se déplacent partout en région Auvergne-Rhône-Alpes pour recueillir les témoignages des habitants qui souhaitent sauvegarder une partie de leur histoire.

L’ouvrage de Ghislain Lancel nommé Microtoponymes de Champfromier (Ain) est disponible au sein des publications de l’IPG.

Le long processus collaboratif pour analyser des textes anciens

Les chercheurs de l’Institut Pierre Gardette travaillent sur des textes anciens d’époques différentes qui peuvent porter sur des sujets très divers. Il est donc nécessaire de dresser une méthodologie de travail qui prenne en compte la variété des textes ce qui nécessite toujours un très grand investissement.

Pour chaque travail de traduction puis d’analyse, la collaboration de plusieurs chercheurs ayant des compétences dans des domaines différents est une nécessité. Aucun travail ne pourrait aboutir sans cette coopération entre les chercheurs qui est un élément central au sein de l’Institut Pierre Gardette.

Pour constater l’ampleur du travail d’équipe que représente la traduction et l’analyse d’un texte ancien, le processus effectué pour aboutir à la publication des 8 à 9 volumes des “Comptes des seigneurs de Thoire et Villars’’ est exposé ci-dessous :

Le processus de traduction

Tout d’abord, des compétences en paléographie sont nécessaires pour faire une première transcription du manuscrit.

À partir de cela, il est important qu’une personne réalise la restitution des mots abrégés dans l’écriture de l’époque. Ce n’est qu’une fois ce travail réalisé qu’une traduction en français est possible.

Lors de ces deux étapes, les chercheurs peuvent découvrir ou redécouvrir des patronymes (noms de familles) et toponymes (noms de lieux) anciens qu’ils vont par la suite étudier et rendre disponibles au public. Ces deux étapes permettent aussi d’affiner la lecture du texte.

Le commencement des études linguistiques

Un balisage de chaque mot présent dans le manuscrit est ensuite nécessaire pour pouvoir constituer un index.

Cet index, une fois réalisé, permet alors de réaliser le travail d’analyse linguistique des formes présentes dans le manuscrit.

Ces études linguistiques permettent enfin de créer un glossaire comportant la nature grammaticale, le sens et les différentes formes qu’un mot peut connaître en fonction de sa localisation. Les chercheurs s’appuient pour cela sur la documentation de l’IPG qui leur fournit une dizaine de dictionnaires et d’ouvrages de référence.

Des locaux essentiels pour la recherche

L’Institut Pierre Gardette a la chance de bénéficier de locaux au sein du Campus Carnot de l’UCLy (Université Catholique de Lyon) ayant un accès visuel direct sur la Place Carnot.

Ces locaux sont essentiels pour les travaux de recherche entrepris car ils permettent aux chercheurs d’avoir à proximité toute la documentation nécessaire au déroulement optimal de leur travail.