Herméneutique philosophique de la créativité naturelle
Ce livre part d'un constat : le concept de nouveauté n'est pas pensé de manière articulée ni parmi les sciences de la nature – mais est-ce leur rôle ? – ni en philosophie des sciences ou de la nature.
Le créneau est alors ouvert au philosophe pour faire une proposition originale. Mais cette entreprise se situe également dans le contexte disciplinaire particulier du dialogue entre science et religion.
Il s'agit d'un champ qui cherche à articuler, dans le respect des registres, les discours scientifiques, philosophiques et théologiques. La finalité particulière de ce projet est de permettre à la théologie de la création de pouvoir interpréter le discours scientifique sur la nature, sans récupération, sans confusion, ni cloisonnement.
Dans cette perspective double, ce travail philosophique prend en charge les représentations de l'univers, en provenance de l'astrophysique, et de la biologie, dialoguant avec la théorie l'évolution et avec l’écologie pour penser le rapport entre historicité de la nature et de la nouveauté observable en son sein. Les représentations issues des théories du Big Bang et de l'évolution mettent en valeur une interprétation historique de la nature caractérisée par la succession d'événements contingents et irréversibles, depuis le commencement connu de l'univers, à travers son expansion, l’évolution de la vie sur la terre et les différents scénarios possibles de la fin de l’univers.
De même, la vie est conçue comme foncièrement généalogique, dans l'apparition et la succession d'espèces nouvelles, par une évolution ouverte sur l'indétermination, malgré des foyers de convergences et de coévolution. La nouveauté se comprend comme une réalité foncièrement interactionnelle et écologique. Il n'y a pas de nouveauté sans la créativité du vivant, et cette créativité passe par la mise en interaction des entités composant un milieu de vie, un écosystème. De même il n'y a pas de nouveauté qui puisse s'affirmer sans un réseau d'interactions et d'interdépendance. La nature ainsi envisagée est d'abord comprise comme essentiellement dynamique, évolutive et créative.
Il s’agit pour l’auteur de proposer une philosophie de la nature pour nourrir une pensée de l’écologie ouverte à un dépassement théologique.
Docteur en théologie et en philosophie, enseignant-chercheur à l’Université Catholique de Lyon, dans le cadre du Centre Interdisciplinaire d’Éthique, Fabien Revol est titulaire de la chaire « Jean Bastaire : pour une vision chrétienne de l’écologie intégrale », et coordinateur adjoint de la Chaire Science et Religion. Il enseigne la bioéthique et l'éthique de l'écologie en faculté des sciences et en faculté de théologie, le dialogue entre science et religion en facultés de philosophie et de théologie. Il est également l'auteur de Le temps de la création (Cerf 2015).
Publié avec le concours de la Chaire Science et Religion et de la Direction de la Recherche de l'Université Catholique de Lyon.
Auteur(s) : Fabien REVOL, 2015
Préface d'Emmanuel Gabellieri