Chercheurs, journalistes, bibliothécaires, communicants… Plus de 60 personnes se sont retrouvées durant toute une matinée à la Maison de la Recherche et de l’Entreprise de l’UCLy. Différents acteurs, issus du milieu de la recherche, de la presse et de la communication étaient présents, réunis par les mêmes interrogations et le même désir : comment faciliter notre collaboration ? Le séminaire Pop’Sciences, en choisissant d’aborder cette thématique, a permis de mettre en lumière plusieurs problématiques clefs.
La matinée s’est organisée autour de deux tables rondes. Elles avaient pour vocation de partager les particularités et les contraintes propres à chaque métier en s’appuyant sur des expériences et témoignages vécus.
Partager le quotidien de l’autre : comprendre d’où viennent les limites
La première table-ronde restituait les résultats d’une résidence croisée entre un journaliste et une chercheuse organisée par le projet LYSiERES². Guillemin Rossi, journaliste de BFM TV Lyon, et Coralie Bouchiat, chercheuse du Centre international de recherche en infectiologie Lyon (CIRI), ont collaboré pendant plusieurs mois en partageant la réalité de l’autre. Dans un premier temps, la chercheuse a rejoint la rédaction de BFMTV et vécu le quotidien du journaliste, puis ce fut au tour du journaliste de découvrir les dessous d’un laboratoire de recherche. Très vite les différents modes de travail ont fait émerger des points de divergences importants rendant complexes les relations entre les deux mondes :
- La temporalité : un journaliste est dans l’instantané, il a besoin de l’information immédiatement. Le chercheur s’inscrit dans la durée, une recherche peut prendre des semaines, des mois, des années, et n’est jamais finie en soi.
- La légitimité : lorsqu’un journaliste demande l’avis d’un chercheur sur un sujet, il n’a pas besoin qu’il soit le plus grand spécialiste, tant que ses compétences sur le sujet sont avérées et maitrisées. Au contraire, les scientifiques évitent de prendre la parole sur une thématique qui n’est pas le cœur de leur recherche, alors qu’ils maîtrisent suffisamment d’informations par rapport à la demande des médias.
- La transmission du savoir : les journalistes ont besoin d’informations concises pour traiter leurs sujets – surtout dans l’information en continu. Au contraire, le chercheur s’attache à détailler, donner des éléments techniques, qui ne sont pas forcément accessibles au public des médias. La conciliation sur les informations à transmettre peut alors être compliquée.
Modérée par Samantha Dizier, cette table-ronde a permis de mettre en lumière les principaux freins à la relation entre chercheurs et journalistes et des clefs de compréhension ouvrant la voie à une meilleure collaboration.
Vécus et expériences autour de la relation chercheur/journaliste
La seconde table-ronde réunissait chercheurs, enseignants-chercheurs, journalistes et communicants (rattachés à la recherche) :
- Patrice Abry, directeur de recherche ENS de Lyon
- Arthur Braun, enseignant-chercheur Unité de recherche CONFLUENCE : Sciences et humanités – UCLy
- Grégory Fléchet, journaliste scientifique
- Muriel Florin, journaliste au Progrès
- Jean-François Gérard, directeur scientifique CNRS
- Aude Riom, directrice communication ENS de Lyon
- Anaïs Sorce, journaliste RCF Lyon.
- Modération : Samantha Dizier, co-rédactrice en chef Pop’Sciences Mag et chef de projet LYSiERES²
Chaque intervenant était invité à partager une expérience vécue ainsi que des attentes dans le cadre de relations entre journaliste et chercheur. Les limites déjà pointées lors de la première table-ronde ont à nouveau surgi, confirmant leur caractère commun. A également été exprimée la volonté de travailler ensemble de manière plus régulière. Pour cela, les intermédiaires tels que les services de communication des institutions scientifiques jouent un rôle important pour faciliter les échanges, mettre en relation et aider à vulgariser les sujets de recherche des chercheurs.
Cette demi-journée fructueuse, en soulevant des questions essentielles et en faisant se rencontrer différents acteurs, suscitera sûrement de nouveaux échanges et de nouvelles collaborations.
La réussite de ce séminaire, organisé en partenariat entre la plateforme Pop’Sciences, RCF Lyon et l’Unité de Recherche CONFLUENCE : Sciences et Humanités, augure de futures collaborations intéressantes autour de l’ouverture de la science vers la société.
La recherche scientifique à l’UCLy est devenue une priorité qui s’est traduite par la création de cette Unité de Recherche
Cette feuille de route s’organise en 6 axes, définis pour agir sur l’ensemble des activités de recherche de notre Université.
La Maison de la Recherche et de l’Entreprise de l’UCLy a été inaugurée le 10 avril 2024, après plusieurs mois de travaux. Ce nouveau lieu, situé au cœur du campus Saint-Paul, offre de meilleures conditions de travail aux chercheurs de l’UCLy en communication avec de nouveaux espaces de travail destinés aux partenariats entre notre université et le monde de l’entreprise. Une rencontre qui permettra de faire vivre la confluence des disciplines et l’interaction entre le monde de la Recherche et les entreprises à Lyon.