Présentation du 1er volume du 26ème tome de la revue Théophilyon
Phusis, Nature, pierre de fondation de la pensée dans notre civilisation mobilisée par l’invention scientifique
et technique depuis les Grecs, en quête conjointe tant du savoir de ce qui unifie la grande totalité naturelle,
que d’une sagesse de style scientifique, la philosophie. Alors, comment ce principe sacro-saint des conceptions occidentales se retrouve-t-il, depuis un siècle et plus, en accusation dans un procès ouvert, au sein même de la philosophie, jusqu’à déchoir en “-isme” sous le nom de “naturalisme” ? Documentant quelques-unes des principales formes de critique du naturalisme, le dossier nous provoque à scruter le fond de la question. Au moment où, à la faveur de la crise environnementale, nous prenons une conscience plus vive des liens qui nous insèrent dans le tissu naturel, vivants parmi les vivants, nous faudrait-il rompre en quelque manière avec la nature ? Non, tout au contraire. Il serait bien plutôt question d’une atteinte à la nature elle-même dans ce dit “naturalisme”. Il y va de la domination économique et industrielle d’une pensée, qui lisant la nature au prisme unique des potentialités de la matière, en tant que réservoir d’énergie, de matériaux utiles à l’activité humaine et autres ressources, tend à défaire les liens qui nous relient à elle.
- Pascal Marin, Actualité et inactualité de la critique husserlienne du naturalisme. Déconstruire phénoménologiquement les conceptions de l'homme-machine
- Chiara Pesaresi, De la positivé des sciences à la négativité de l'esprit. Jan Patocka et la critique du naturalisme
- Riccardo Rezzesi, Pour l'humain contre le mécanisme : Joseph Vialatoux critique du naturalisme économique
- Emmanuel d’Hombres, Un naturalisme normatif en sciences sociales ? Le naturalisme sociologique d'Emile Durkheim
- François Euvé, Pour un naturalisme "modéré"
- Fabien Revol, Le naturalisme, un courant de pensée acteur des relations complexes entres sciences modernes et théologie chrétienne
Les Chroniques accueillent la conférence de rentrée des deux Facultés canoniques de Philosophie et de Théologie donnée le 17 septembre 2020 par Michel Fédou du Centre Sèvres - Facultés jésuites de Paris. Répondant à la question, « L’héritage du logos grec, chance ou obstacle pour la théologie », le théologien y a montré comment cet héritage du logos grec – à condition, nous disait-il, que l’on dissipe un certain nombre de malentendus et que l’on retrouve la portée fondamentale de ce terme logos – n’est nullement un obstacle mais demeure au contraire une chance pour les tâches de la philosophie et de la théologie.
Commande d'un ou plusieurs numéros