Sommaire de la revue n°77
La sémantique interprétative de F. Rastier – Pierre Dard
Dans une série de trois articles qui seront publiés dans la revue tout au cours de cette année 1995, Pierre DARD (Saint-Etienne, CADIR-Lyon) présente le projet de sémantique interprétative de François Rastier. Celui-ci, qui fut parmi les premiers disciples de Greimas et est actuellement chercheur au CNRS, a poursuivi la recherche du maître en exploitant certains points de sa théorie (les isotopies) et en critiquant d’autres (le parcours génératif). Ainsi la sémantique interprétative unifiée va-t-elle se situer à l’articulation d’une sémiotique greimassienne et d’une sémantique dépendante d’une linguistique constituée comme sémiotique de langues.
L’affaire des pains (Mc 6, 30-44) – M. Le Bars et P. Chamard-Bois
Malou LE BARS et Pierre CHAMARD-BOIS (Association de Recherche Sémiotique de Bretagne – ARS, B) procèdent à une lecture suivie du récit de la multiplication des pains. Analyse discursive et analyse narrative se croisent pour relever la série des manques que le récit pose au cours de son développement, qu’il comble ou ne comble pas, ou qu’il transforme. Autour de l’objet et de la figure de pain se jouent les rapports des disciples et de la foule, de la foule et de Jésus. C’est ainsi la place des apôtres qui se cherche et peu à peu se dessine, signifiée par les douze corbeilles marquées de l’excédent. Les deux premiers paragraphes restituent l’approche sémiotique des textes. Le lecteur pressé pourra les sauter dans une première lecture.
Bref parcours du livre de Joël – Olivier Petit
Olivier PETIT (Lyon) propose un court compte-rendu d’une lecture du livre de Joël faite en groupe. Est repéré un espace que le texte pose en un point stratégique : entre le vestibule et l’autel. Espace intermédiaire qui articule le vestibule où la lamentation dresse le constat de la catastrophe et l’autel où Dieu se révèle donateur de vie et maître de justice. Cette position intermédiaire relativise un schéma narratif selon lequel il s’agirait seulement de passer du pôle dysphorique au pôle euphorique. Et dès lors qu’elle est désignée comme place privilégiée pour écouter et demander, elle indique un enjeu commun aux deux pôles malgré leurs aspects contraires.