Sommaire de la revue n°47
Sémiotique (française) contre exégèse historico-critique (allemande) ? – Harald Schweizer
H. SCHWEIZER (Tubingen) tente de mettre en dialogue l’exégèse historico-critique et l’analyse sémiotique. Pour illustrer son propos, il analyse Genèse 1, 1-10. Il en étudie les structures – d’ordre stylistique plus que sémiotique –, il interprète les actes de nomination inscrits dans le récit en s’appuyant sur une théorie du nom propre et du nom commun et restitue la signification ultime du texte dans sa situation de communication pragmatique définissable par le contexte historique de rédaction. Ainsi cette étude suit-elle le processus d’analyse que l’auteur propose en conclusion, enchaînant en quatre temps des étapes qui relèvent à la fois des méthodes historiques et sémiotiques : constitution du texte, examen de la syntaxe, étude sémantique, situation pragmatique.
Traduction sémantique et transculturelle de la parabole du bon samaritain – Hendrikus Boers
H. BOERS (Emory University, Atlanta, U.S.A.) s’interroge sur la possibilité d’accéder au sens complet et total d’un texte. Il serait en effet possible de saisir par abstraction le niveau universel de la signification. Mais dès lors qu’elle est universelle, cette signification évacue les traits particuliers propres à la culture et au milieu historique du texte. Le sens « original » que l’imagination historique peut en partie reconstituer devient ainsi insaisissable et intraduisible. Il est même légitime de se demander s’il a quelquefois existé. L’auteur illustre son propos en faisant une analyse syntaxique, discursive et sémantique de la parabole du bon Samaritain en comparaison avec quelques essais de transposition de cette parabole dans d’autres langages culturels.
La métaphore engloutie – Nicholas J. Tromp
N.J. TROMP (SEMANET, Pays-Bas) parcourt le psaume 80 dont il tente d’analyser un aspect particulier : le langage métaphorique. Il retient au départ la métaphore de la fumée appliquée à la colère de Dieu et à l’aide de l’analyse sémique il déchiffre l’ensemble des parcours figuratifs avec lesquels cette métaphore est croisée (la face, la lumière, l’ombre, la vigne, les larmes, le berger, les brebis, les bêtes sauvages). Les principes mis en place ici obligent donc à reconnaître la pertinence de la métaphore sur l’ensemble du discours, au-delà de la simple phase où elle est prise. Parabole et métaphore alors se rejoignent.