Sommaire de la revue n°46
La parabole comme substitut à la faillibilité du concept – Christian Duquoc
Ch. DUQUOC (Faculté de Théologie – Lyon) se demande quelle place peut tenir la parabole dans une pensée théologique qui vise à penser et à dire Dieu. Pour cela, il rend compte du livre de E. JUNGEL « Dieu, Mystère du monde » dans lequel le théologien allemand désigne Jésus comme « Parabole de Dieu ». E. Jüngel part du constat que la philosophie classique qui avait tenté de rendre compte de Dieu à partir des concepts de l’ontologie a contraint la pensée moderne à ne plus pouvoir penser Dieu et même à le nier. Jüngel entreprend donc de penser Dieu à partir de lui-même et de sa propre advenue au langage en Jésus-Christ.
Une métaphore accompagnée d’un geste – J. Joose et P. de Maat
J. JOOSE et P. de MAAT (Sermanet, Tilburg, Pays-Bas) analysent le rite liturgique de la remise du cierge baptismal. L’étude d’un rituel pose d’abord le problème de savoir si celui-ci doit être analysé comme le récit d’un évènement liturgique ou s’il doit plutôt être conçu comme un programme narratif idéal, un « scénario »virtuel, de nature linguistique, qui attend d’être réalisé au cours d’une célébration relavant du monde naturel. En un deuxième temps l’analyse s’attache à démontrer comment le rituel fait de la lumière une véritable métaphore : d’abord en la mettant en parcours figuratif et narratif dans le texte du rituel, ensuite en l’articulant sur un geste et un objet (le cierge remis), enfin en l’interprétant par un autre terme construit métonymiquement (la maison).
« Parabole » dans l’Epître aux Hébreux et typologie – Jean-Paul Michaud
J. P. MICHAUD (Université Saint-Paul, Ottawa, Canada) analyse l’usage particulier du terme « parabole » dans l’Epître aux Hébreux où il apparaît deux fois. Le terme, en effet, désigne derrière les récits et les rites de l’Ancien Testament les préfigurations qui annoncent le Nouveau. La parabole telle que la conçoit Hébreux fonde donc une typologie qui établit le rapport des figures de l’Ancienne Alliance avec leur accomplissement en Jésus. Par ce fonctionnement parabolique, tout l’Ancien Testament est introduit comme récit secondaire dans le récit du Nouveau et met ainsi en place le dispositif discursif nécessaire à l’apparition d’une instance interprétative référée au temps présent du lecteur de l’Epître.