Sommaire de la revue n°31
Domaines actuels de la recherche sémiotique : La sémiotique dans le champ des sciences sociale – Eric Landowski
La sémiotique peut être située dans le champ des sciences sociales, bien que, dans l’espace universitaire français, sa place reste mal définie. L’originalité méthodologique de la sémiotique tient d’abord à son optique générative et non génétique : il ne s’agit pas de chercher les déterminations extralinguistiques d’un discours (ses « conditions de production ») mais les règles internes de son propre engendrement – elle tient ensuite à son optique structural : il s’agit de décrire les relations qui s’établissent dans le discours pris dans son entier. On montrera enfin ici comment la sémiotique ainsi définie dans sa méthode peut contribuer à l’élaboration d’une théorie de l’action à partir du modèle de la narrativité. Eric LANDOWSKI fait partie du Groupe de Recherches Sémiotiques (EHESS – CNRS) et dirige la rédaction des Actes Sémiotiques (Bulletin et Documents).
Les noces de Cana et la purification du temple – François Genuyt
Dans les pages qui suivent, François GENUYT reprend des éléments d’analyse issus du travail d’un séminaire du CADIR. Les deux récits du chapitre 2, les Noces de Cana et la Purification du Temple sont abordés en relation l’un par rapport à l’autre : A partir de l’analyse des deux ensembles narratifs et de la construction des objets de valeur dans l’un et l’autre récit, on peut montrer comment les deux récits aboutissent à la construction d’un dispositif de signes : des signes dont le miracle de Cana se présente comme le premier, du signe dans l’évocation de la destruction-reconstruction du Temple et dans le réseau des relations qui se noue : dans le corps de Jésus. C’est alors qu’on peut, à partir des récits du chapitre 2, faire quelques propositions sur les liens des signes et du croire.
Un problème sémiotique : la traduction de la Bible – Louis Panier et J. Escande
Poursuivant la publication des interventions sémiotiques données au Colloque CNRS de Nancy (octobre 1977) – voir Sémiotique et Bible n°26 – nous présentons ici deux études.
L’une, de J. ESCANDE, montre comment l’inclusion d’un texte biblique dans un corpus oriente les phénomènes de traduction et comment la sémiotique peut analyser ceci. On étudie ainsi la traduction des Chants du Serviteur dans le corpus juif et dans le corpus chrétien.
La seconde étude publiée ici, de L. PANIER, s’attache à montrer, à partir du commentaire biblique, certains dispositifs sémiotiques qui sont également à l’oeuvre dans la traduction. Traduction et commentaire organisent de manière originale le rapport entre le niveau figuratif et le niveau sémantique du discours.