Sommaire de la revue n°153
Louis Panier ou le questionnement en partage - Isabelle Donegani
Sr Isabelle DONEGANI, (Bible & Lecture Suisse romande) écrit ici un émouvant hommage à Louis Panier, « lecteur infatigable des Écritures ». La marque laissée par Louis chez tous ceux qui ont travaillé avec lui se trouve évoquée ici : marque ineffable, indélébile, invisible mais aussi déterminante et définitive que celle de l’énonciation.
L’incarnation au cœur de la résurrection - Anne Fortin
Cet hommage à Louis Panier met en évidence l’originalité de son geste théologico-sémiotique de lecture en écho à la « perte » qui est au fondement même du christianisme. Son geste théologique se fit témoin de l’absence, du manque, d’un départ, – celui de Jésus. Dans la théologie de Louis Panier, théologie du Verbe fait chair, le rapport à la parole de Dieu se répercutait sur des questions linguistiques : qu’est-ce que lire? ; pourquoi lire? ; le temps de la lecture ; chemins vers l’énonciation. La passion de la lecture se vivait pour lui dans la recherche du fil de l’énonciation et de ses modèles. Anne FORTIN (Université Laval, Québec), reprend la lecture de certains textes de l’évangile selon Luc pour redonner ce fil de l’énonciation : Luc 24, les femmes au tombeau ; Luc 22, la dernière Cène ; Luc 1-2, la naissance du Fils de Dieu ; et retour sur la finale de cet évangile, où Jésus présente ses « trous » comme modalités du passage vers la vie.
Du figural à l’énonciation - Jean-Claude Giroud
Définir l’instance de l’énonciation pour comprendre de quoi elle est composée à partir de l’ensemble de ses déterminations textuelles : tel est l’enjeu du travail sémiotique du figural. Le parcours de lecture proposé ici par Jean-Claude GIROUD (CADIR) de Genèse 1 à Apocalypse 8 offre la « perspective » d’une instance d’énonciation ainsi que d’une posture pour un énonciataire. Par le travail du figural, une forme de « clôture » s’effectue entre le récit de Genèse et celui de l’Apocalypse, clôture dont le septénaire des sceaux constitue le principe. En décalant le regard le figural apparaît, plutôt que le récit ou le réseau figuratif d’un énoncé, comme le principe qui rend possible cette « clôture ». Son regard décalé permet de lire, dans la mise en discours elle-même, des isotopies énonciatives propres à articuler les différents niveaux de l’instance d’énonciation et à construire des « paradigmes » qui font de la mise en perspective de cette instance l’objet même du discours.
Lire la Bible en groupe : une urgente nécessité spirituelle (1) - Isabelle Donegani
Ce texte de Sr Isabelle DONEGANI (Bible & Lecture Suisse romande) reparcourt les conclusions d’une rencontre du Réseau Bible & Lecture, qui réunit les conseils d’administration des associations de lecture sémiotique de France et de Suisse. Des aspects fondamentaux de la lecture sémiotique en groupe y sont exposés. Plusieurs volets de l’acte de lecture sont déployés, permettant de tracer un parcours entre un avant et un après dans le rapport au texte : la lecture «avant la lecture » ; la lecture suspensive ; la conversion comme décision éthique. Ce chemin de lecture conduit à un repositionnement du lecteur qui se déplace d’un travail sur le texte à un travail du texte sur le lecteur. C’est là que la lecture en groupe fait « lire pour entendre », pour «contempler le visible et voir l’invisible ».