Sommaire de la revue n°129
L’impérieux chant de l’Apocalypse (Ap 1-3 et 22, 6-21). Énonciation, structure et modèle en question – Isabelle Donegani
Isabelle DONEGANI (La Pelouse – Bex – Suisse) propose ici une étude des séquences extrêmes de l’Apocalypse. Elle y développe trois hypothèses. La première est relative à la problématique de la fin (fin du temps, fin de l’écriture du Livre de la Bible) telle que l’Apocalypse la met en discours ; la seconde porte sur la fonction modélisante de la vision inaugurale et des Lettres aux sept églises ; la troisième développe l’originalité de l’écriture biblique comme espace du dire et de l’écoute de la parole révélée.
Final et Prélude offrent, en leur particularité énonciative, un “modèle” apte à qualifier la spécificité de l’oeuvre apocalyptique. Elle est de l’ordre de la parole, de la relation de/dans la parole. L’échange des désirs prend la forme de l’appel, de la supplication, de la louange de l’Autre. Il s’énonce en rapport avec la parole et ses formes participées que sont les paroles, dialoguées, prophétisant la rencontre de deux sujets, deux partenaires d’alliance situés en relation de conjugalité nuptiale.
L’Agneau et la Nouvelle Jérusalem (Ap 21 et 22) – Jean-Bosco Park
Jean-Bosco PARK (Faculté de Théologie – Lyon – CADIR) propose une lecture de la fin du livre de l’Apocalypse, et des deux présentations que l’on y trouve de la Nouvelle Jérusalem. La première présentation consiste à montrer la relation entre Dieu et les hommes dans cette nouvelle « demeure ». La deuxième caractérise Jérusalem comme un lieu sur lequel s’articulent plusieurs acteurs : Dieu, l’Agneau, les douze tribus d’Israël, les apôtres de l’Agneau et ceux qui sont inscrits dans le livre de la vie de l’Agneau. La Nouvelle Jérusalem n’est pas simplement un espace où les élus peuvent entrer et partager une relation avec Dieu et l’Agneau. Elle doit être plutôt décrite comme un monument relationnel de ces acteurs. La relation avec Dieu est soutenue par la relation avec l’Agneau. Jérusalem comporte cette double relation dans sa structure même, et elle se montre elle-même comme « un » monument dans lequel les deux relations s’harmonisent.