À la rencontre de Franck BERTUCAT

« Un jour, je suis tombé sur un livre qui m’a fait réfléchir sur l’importance d’améliorer notre façon d’apprendre. J’ai alors écrit un cours intitulé Apprendre à apprendre . »

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Quel a été votre parcours professionnel ?

J’ai commencé par une maîtrise Sciences de Gestion, avec une spécialisation Conseil et Création d’entreprise.

Mon père était industriel, et tout naturellement, je pensais au départ reprendre l’entreprise familiale, mais ce sont mes deux frères qui ont finalement repris le flambeau. Alors je me suis lancé dans le conseil. Là, j’ai vraiment été formé à la formation. Ma façon de travailler avec les étudiants me vient de cette époque. J’étais toujours en déplacement, et ce rythme soutenu est vite devenu très fatigant. J’étais très axé sur la formation. Un jour, je suis tombé sur un livre, qui m’a fait réfléchir sur l’importance d’améliorer notre façon d’apprendre. J’ai alors écrit un cours intitulé « Apprendre à apprendre », un cours que j’ai toujours rêvé d’avoir lorsque j’étais étudiant !

L’ESDES a tout de suite été intéressée par ce cours. C’est ainsi que je suis rentré à l’UCLy que je connaissais déjà très bien puisque mon grand-père, Charles Bertucat, était lui-même professeur d’Histoire du Droit, à la Faculté de Droit de l’UCLy, il y a bien longtemps !

J’ai soutenu ma thèse en Sciences de l’Éducation et sur les pratiques pédagogiques, il y a deux ans seulement. Je n’ai pas un parcours très académique, finalement ! Mon doctorat m’a pris plus de temps car je menais mon métier et ma thèse parallèlement mais c’était vraiment passionnant ! Cela m’a ouvert de nouvelles portes.

Le Recteur m’a demandé de travailler avec les enseignants pour les accompagner à se tourner non pas vers ce qu’ils enseignent mais vers ce qu’ils apprennent aux étudiants. On change de centration… Le rôle d’enseignant est entre autres d’aider les étudiants à mieux gérer leurs apprentissages. Mes champs de recherche touchent aux relations entre pratiques pédagogiques et apprentissage des étudiants.

Cette orientation est-elle une vocation ou un concours de circonstances ?

Ce n’est pas innocent que cela se soit passé comme ça. J’ai toujours eu une appétence pour la pédagogie. Jeune adulte, j’étais chef scout, puis lors de mon service militaire, chef de peloton d’instruction…. Tout ceci n’est pas un hasard.  

Quelles sont vos principales missions ?

J’ai deux métiers à l’UCLy !

 Je suis tout d’abord Responsable de l’Assessment Center à l’ESDES, où ma mission consiste en l’accompagnement des démarches qualité pour la pédagogie, dans le cadre des accréditations à l’international (AACSB et EPAS). Mon rôle est de vérifier que nos étudiants atteignent les 5 learning goals et les 8 intended learning outcomes que l’école s’est fixés. Nous avons créé un système qui implique les enseignants, grâce auquel ils peuvent vraiment parler de pédagogie.

Je suis également Chargé de mission pédagogie universitaire, c’est-à-dire conseiller pédagogique à l’UCLy. J’accompagne les enseignants dans l’amélioration de leurs pratiques pédagogiques. La finalité poursuivie est l’amélioration des apprentissages des étudiants. Notre public a changé, et nous devions nous adapter. En 1952, il y avait en France 380 000 étudiants. En 2012 ils étaient 2 830 000 ! Avant, seule une certaine élite accédait aux études supérieures, aujourd’hui les étudiants sont plus hétérogènes et n’ont pas les mêmes références culturelles. Il faut développer aujourd’hui l’interactivité, c’est essentiel pour l’apprentissage.

Qu'appréciez-vous le plus à l'UCLy ? Qu’est ce qui, selon vous, nous différencie ?

En tout premier lieu, j’apprécie vraiment la taille humaine de l’établissement ! C’est très important pour moi. Lorsque j’étais enfant, nous étions 6 frères et sœurs. Il m’a fallu trouver ma place dans la fratrie, il fallait que je sois un peu différent, en étant fier de ma famille. A l’UCLy, je suis un peu Monsieur Pédagogie, je reçois cette reconnaissance et j’aime ça. 

Ici, je m’inscris dans une équipe qui partage la même vision, nous avons tous un projet commun pour la pédagogie. J’espère contribuer à ma façon au système, tout en restant spécifique. L’UCLy ne sera jamais une usine, nous conserverons toujours la volonté d’une relation particulière vis-à-vis de nos étudiants, par l’accompagnement personnalisé que nous leur offrons.

En dehors de votre travail, avez-vous une passion ?

Je passe des heures à lire, je suis boulimique de lecture depuis très longtemps. Je lis souvent plusieurs livres à la fois. Il faut que j’aie toujours la possibilité d’aller ailleurs et la meilleure solution pour s’évader, c’est d’ouvrir un livre…

Je chante aussi, cela me pose la voix, cela m’apprend à respirer, c’est très bon pour mon métier de travailler sa voix. Je fais partie du Chœur de l’UCLy, et c’est formidable !

Et pour finir, un petit portait chinois…

Si vous étiez une couleur ?

Le bleu ! Cela me fait penser à la monarchie dans la littérature. Je fais un lien entre le bleu roi, le bleu des couleurs de la France, la couleur azur de l’héraldique.

Si vous étiez un animal :

Je serais un lévrier afghan. Quand j’étais jeune, on m’avait surnommé le « lévrier dissipé » … J’étais tout à la fois la fois chien de salon et chien fou !

Si vous étiez une chanson :

Ce serait un chant scout ! Cet été, je suis allé marcher sur les chemins de Compostelle, tout seul, et cela a été l’occasion pour moi de retrouver mon répertoire de chants scouts, dont un qui m’a toujours beaucoup touché : « Le feu brille ». Il traite de la relation avec le chef.

Si vous étiez un sport :

Je pense à l’équitation. Elle donne une certaine élégance au cavalier, un bon maintien. Et j’aime la symbiose entre l’homme et l’animal, et l’adaptabilité de l’homme.

Si vous étiez un plat :

Je suis lyonnais, alors j’hésite entre les quenelles et une salade de lentilles, mais je vais garder les quenelles !

Si vous étiez un film :

Je dirais « Mort à Venise » ou « Ludwig le crépuscule des dieux ». Ce sont deux films de Luchino Visconti, un réalisateur qui a une approche très esthétique du cinéma.