Comment se définit une raison d'être ? Quel projet contient-elle ? Au-delà de la communication, est-ce un levier stratégique ? Est-ce un levier de performance ? Y a-t-il une raison inavouée à sa mise en œuvre ? Est-elle le signe d'une politisation des entreprises ? Cette politisation est-elle souhaitable ? Le capitalisme est-il en train de se transformer ou revêt-il de plus beaux habits ? Pour répondre à ces questions, La Tribune propose, en partenariat avec la faculté de philosophie de l'UCLy et l'Esdes, la 1ère conférence du cycle "Idées & Management".
Après le temps du "green washing", sommes-nous entrés dans l'ère du "social washing" ? Bousculée par une génération de collaborateurs et de clients en quête de sens, l'entreprise est aujourd'hui pressée d'inscrire son action dans la société. L'entrée en vigueur de la loi Pacte, qui donne la possibilité aux entreprises d'inscrire une « raison d'être » dans ses statuts, a été un véritable succès auprès notamment de grands groupes comme Carrefour, Atos, Véolia, Danone...
Face à cet engouement, le risque est que cette innovation juridique génère très rapidement des déceptions si elle reste un simple outil de communication. Pour qu'elle ait un véritable impact, elle doit permettre un recentrage éthique de toute l'activité et se muer en clé de voûte d'un projet stratégique de long terme. Mais est-ce aujourd'hui le cas ?
Avec :
- Didier Prince-Agbodjan, docteur en droit, ethnologue, enseignant chercheur en droit international à l'UCLy,
- Joël Tronchon, directeur Développement Durable du Groupe Seb
Débats animés par Bernard Jacquand