Dans le cadre du Cycle de conférences « Mémoire et Marche du Monde » (2è Édition), notre Chaire Unesco organise une conférence publique sur le thème :
« La géopolitique des murs : de Jéricho à Berlin !»
Informations pratiques :
Jeudi 29 juin 2023 (18h-20h)
Amphi Mérieux A025
Université catholique de Lyon / Campus Saint-Paul
10, Place des Archives
Lyon 2è
Conférencier
Argumentaire
Au moment même où le processus de mondialisation semble s’accélérer à une vitesse jamais égalée, et où on parle de « Village planétaire », se dressent paradoxalement et très régulièrement des murs de séparation à travers le monde. En dépit de l’indignation et de l’émotion (voire de la condamnation !) qu’ils suscitent, les murs de séparation (qu’il s’agisse de la séparation des pays ou des territoires les uns des autres) ne cessent d’augmenter en nombre depuis 1945 et cela a même pris une certaine tournure au cours de ces dernières décennies.
Mais, au-delà de l’actualité de la question, en particulier au cours de ces dernières décennies marquées notamment par un certain durcissement des frontières pour diverses raisons (la lutte contre le terrorisme international, l’immigration irrégulière, la criminalité transfrontalière, etc.), la problématique des murs est en réalité aussi veille que le monde. En effet, les murs semblent avoir été toujours des réflexes pour différentes raisons, entre autres la nécessité de faire face à des menaces extérieures, de « défendre la civilisation », etc., justifiant ainsi les logiques ancestrales du « dedans et le dehors », du « nous et les autres » et bien d’autres tendances du même ordre.
Les murs renvoient aussi, parfois, à des préoccupations plus ordinaires de sécurité ou de santé, comme ce fut le cas récemment avec les mesures restrictives anti-Covid (notamment le confinement !) qui ont tant défrayé la chronique.
Au-delà de ce qui précède, il n’est pas superfétatoire d’ajouter que de nombreuses sociétés, à travers le monde et dans la longue histoire de l’humanité, ont parfois succombé plus ou moins facilement à la tentation toujours forte de percevoir le monde de façon systématiquement dichotomique. Cette tentation est toujours d’actualité et se matérialise souvent par des « murs de séparation. »
La vocation de la présente conférence, qui s’inscrit dans le cadre de la deuxième édition du Cycle de conférences « Mémoire et Marche du Monde » et de la Décennie Nelson Mandela pour la Paix (2019-2028), est justement de traiter plus spécifiquement des murs que l’on qualifie de « murs de séparation ».
Aussi, l’approche retenue se déclinera principalement en deux phases d’analyse et de questionnement :
- La première phase consistera à traiter des « murs visibles », physiques pour ainsi dire, en mettant en relief les principaux enjeux et les différentes stratégies qui s’y rapportent ;
- La seconde phase portera sur une autre dimension qui est peu évoquée : celle des « murs immatériels », aux conséquences parfois plus graves encore, et les problématiques qui s’en découlent.
Le choix symbolique des murs de Jéricho et de Berlin s’inscrit dans cette démarche holistique de la géopolitique des murs.