La Chaire UNESCO "Mémoire, cultures et interculturalité" de l'UCLy organise une conférence publique dans le cadre du Cycle de conférences : « Mémoire et Marche du Monde » et à l'occasion du LXXIIè anniversaire de la création de la Ligue arabe.
Lieu : Campus Saint-Paul 10 place des Archives, 69002 Lyon - Amphi ARISTOTE-A151
Conférenciers
Argument général et vocation de la conférence
« Nous ne demandons pas l'indépendance pour nous isoler des autres peuples, ni pour élever un mur entre la civilisation moderne et nous. Nous ne demandons pas la liberté pour vivre dans le chaos comme des nomades ou pour revenir à l'obscurantisme. Nous demandons l'indépendance et la liberté parce que c'est juste, que c'est notre droit et que c'est le moyen qui nous permettra d'épanouir nos talents et notre créativité afin que s'installe sur cette terre qui est la nôtre l'humanisme intégral. Nous demandons l'indépendance pour nous donner la possibilité d'être présents dans l'Histoire et apporter notre contribution. »
Michel Aflak, interview donnée en 1935 dans l'hebdomadaire At Taliya (L'Avant-Garde)
Le panarabisme émerge au cours de la première moitié du XXè siècle comme un mouvement politique, culturel et idéologique visant entre autres à :
- rassembler tous les peuples arabes en une « Nation arabe » ;
- défendre la culture et l’identité arabes ;
- défendre l’héritage ainsi que la grandeur du monde arabe qui se considère lui-même comme étant « porteur d’une mission éternelle », etc.
Dès ses origines, le panarabisme ambitionne de transcender toutes les particularités du monde arabe au travers d’un projet politique commun pouvant permettre à cette communauté culturelle d’être présente dans l'Histoire et apporter sa contribution au devenir du monde. Ce mouvement va prendre une dimension historique, grâce notamment à trois intellectuels arabes syriens issus des trois principales composantes religieuses du monde arabe, à savoir :
- L’historien, écrivain et homme politique Michel Aflak, un chrétien orthodoxe ;
- Le diplomate et homme politique Salah Eddine Bitar, un musulman sunnite ;
- Le philosophe, sociologue, écrivain et homme politique Zaki Arzouzi, un musulman nosaïrite (alaouite donc, une composante du chiisme duodécimain).
Outre la langue arabe qui en est le principal instrument culturel, le panarabisme connaîtra sur le plan politique et idéologique de nombreuses expressions avec notamment le baasisme (baathisme ou, plus fidèlement encore, ba'thisme qui vient du mot arabe Ba'th qui signifie « la résurrection »), le nasserisme, socialisme arabe, etc.
Mais c’est la création le 22 mars 1945 de la Ligue arabe (la Ligue des Etats arabes), une organisation internationale vue comme le creuset de l’unité du monde arabe, qui marquera l’étape décisive dans l’évolution du mouvement panarabe.
Plus d’un siècle après ses prémices et 72 ans après la création de la Ligue arabe, considérée comme l’incarnation de l’unité politique du monde arabe, peut-on encore et véritablement parler de panarabisme aujourd’hui ? Quelle est la place du panarabisme aujourd’hui, dans le monde arabe même et sur l’échiquier mondial ? Quel avenir pour le panarabisme dans le monde qui émerge, marqué par de profondes mutations qui bouleversent les représentations géopolitiques traditionnelles ?
Telles sont, entre autres, les questions auxquelles cette conférence, organisée dans le cadre du Cycle de conférences « Mémoire et Marche du Monde » et à l’occasion de du LXXIIè anniversaire de la création de la Ligue des Etats arabes, se propose d’apporter des éléments de réponse.
En savoir +
Créée en 2007, cette Chaire a pour objectif principal d’engager une réflexion de fond sur les enjeux de l’interculturalité et en particulier sur la place et l’évolution des sociétés à l’heure de la mondialisation.
Les Droits de l’Homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées, indiscutables pour ainsi dire ! Or on s’aperçoit bien vite que les droits de l’homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologiques divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels. Comment penser alors les droits de l’homme, notamment dans leurs prétentions à l’universalité ?