« J’avais besoin de poursuivre mes études pour asseoir et fortifier ma théologie »
Adrien Dagois est diacre et étudiant en Master Théologie et Sciences patristiques. Il sera ordonné prêtre le 27 juin prochain. Il revient pour nous sur ses études à la Faculté de Théologie.
mise à jour le 4 juin 2021
UCLy
Quelques mots de présentation ?
J’ai 37 ans, je suis originaire de Cannes, ingénieur de formation en génie électrique, diplômé de l’INSA Lyon. Après plusieurs années à l’étranger, je suis rentré en France pour travailler en tant qu’ingénieur dans le ferroviaire. J’ai été baptisé en 2012 et deux ans plus tard j’entrais au séminaire Saint-Irénée de Lyon.
Comment s’est déroulée votre formation ?
Lorsqu’on est séminariste, les deux premières années d’études, essentiellement consacrées à la philosophie, se passent au séminaire. On aborde la théologie, avec quelques cours généralistes comme l’introduction à la Bible, la théologie fondamentale et la christologie.
Puis les trois années suivantes, les cours sont, pour la plupart, donnés à la faculté de théologie de Lyon. Cela fait du bien de sortir du cadre du séminaire et de vivre notre formation avec d’autres.
Cela fait donc 5 années d’études, ce qui équivaut au baccalauréat canonique.
Pour ma part, j'ai demandé à mon évêque de poursuivre mes études en Master. Cela est lié à mon parcours personnel : en tant que baptisé adulte, l’univers de la théologie, même après 5 ans de formation, reste nouveau pour moi. J’avais besoin de poursuivre mes études pour asseoir et fortifier ma théologie. En quelque sorte, avoir les bons outils pour annoncer le mystère de Dieu !
Qu’avez-vous découvert pendant vos études ?
Tout d’abord, je ne pensais pas faire autant de philosophie en rentrant au séminaire ! J’ai compris après coup que c’était le fondement d’une « bonne » théologie, pour être capable de parler de Dieu dans le monde actuel. La philosophie m’a donné des clés pour réfléchir avec des concepts rationnels, appliqués à notre temps. Et pourtant ce n’était pas facile pour moi, je suis un scientifique !
Les cours de christologie ont été un fondement pour ma vie spirituelle. Cela m’a donné des bases solides pour ma vie de prière, et la recherche d’une vie plus vertueuse. Les cours sur les autres religions m’ont également apporté une ouverture d’esprit sur le fait qu’on puisse essayer d’approcher le mystère de Dieu autrement.
Enfin, j’ai découvert que la théologie était un travail de longue haleine. Il m’a fallu du temps pour comprendre qu’il existait entre les cours, qui pourtant paraissent déconnectés les uns des autres, des ponts qui donnent une cohérence à l’ensemble. Le mystère de la foi acquiert une grande beauté à mesure qu’il s’unifie en nous.
Pourquoi avez-vous choisi de poursuivre en Master de théologie spécialisé en sciences patristiques ?
Tout simplement parce que j’ai trouvé chez les Pères quelque chose de magnifique ! C’est une époque où tout est lié entre la dogmatique, la vie spirituelle, la morale et le mystère de Dieu. Les Pères s’adressent à l’intégralité de la personne, pour nourrir en même temps l’intelligence et la foi. J’ai senti comme un appel intérieur et cela me donne beaucoup de goût pour l’étude.
A la fois, fins connaisseurs de la Bible et des étapes les plus avancées de la vie spirituelle, dans un dialogue fécond avec les théologiens et philosophes de leur temps, la voix des Pères n’est pas une vieillerie à dépoussiérer. Je pense qu’elle a beaucoup à apporter dans la façon de faire de la théologie aujourd’hui.
Que vous a apporté le fait de suivre les cours avec des personnes différentes (communautés religieuses, laïcs, etc) ?
Le fait d’être mélangé entraîne une fécondation et une émulation dans nos études. En tant que séminariste, la présence des communautés religieuses m’a enrichi car elles ont, sur tel ou tel point, une approche très concrète. Je pense par exemple à la Communauté du Chemin Neuf qui porte et vit la question de l’unité de l’Eglise. C’est extrêmement enrichissant dans un cours de missiologie.
Je pense aussi à quelques dominicains à l’intelligence très fine. Ils vont au cœur de la question. Ils m’ont aidé à ne pas fuir les problèmes mais à oser y entrer.
La présence des laïcs est aussi précieuse car ils ont un regard plus incarné, notamment de par leur vie familiale ou leurs engagements pastoraux. C’est d’abord à eux que j’aurai à m’adresser en tant que prêtre, alors il est bon de découvrir leurs questions et leurs points d’intérêt.
Un dernier mot pour la fin ?
Oui, une action de grâce ! Pour la possibilité d’avoir des études sérieuses, portées par des professeurs qui sont engagés dans leur vie de foi, notamment les prêtres qui ont été l’un ou l’autre des modèles pour moi. La faculté de théologie est un lieu de rencontre et de fécondité dans la réflexion.
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Ce Master élaboré en collaboration avec l’Institut des Sources Chrétiennes entend faire fructifier l’héritage de l’école patristique de l’Université catholique de Lyon qui compta au siècle dernier de grands noms comme les pères J. Tixeront et H. de Lubac.
La Faculté de Théologie est un lieu d’enseignement et de recherche en théologie, dans la tradition universitaire de l’Église catholique. De droit pontifical, elle délivre les diplômes canoniques.
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