Florence Parly : Une Ministre face aux crises
Quelles sont les institutions françaises de référence face aux crises ? Le système de santé bien sûr, les services d’urgence, mais aussi le monde militaire. Pour la prochaine édition des Journées de l’UCLy des 10 et 11 avril consacrées à la résilience face aux crises, il était donc naturel d’inviter Florence Parly.
Actualité de l'école Journées de l'UCLy
mise à jour le 18 avril 2024
UCLy
Florence Parly grand témoin de la soirée inaugurale de lancement de la 2ème édition des Journées de l'UCLy
Énarque, femme de gauche, passée par l’administration d’Air France et la SNCF, Florence Parly fut surtout Ministre des Armées pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron de 2017 à 2022. Nous la retrouverons le mercredi 10 avril 2024 dès 19h pour la conférence inaugurale des Journées de l’UCLy présentée par Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique au Figaro : « Résilience des institutions face aux crises et à l’effondrement des systèmes. »
2017 – 2022 : Ministre dans un monde en crise
Lorsque Florence Parly arrive à l’Hôtel de Brienne en 2017 dans le gouvernement d’Édouard Philippe, Donald Trump a été élu président des États-Unis et la Russie occupe déjà la Crimée. Pour la France, il faut conjuguer l’engagement au Mali et la protection contre le risque terroriste…Serval, Barkhane ou Sentinelle, les opérations se multiplient, les hommes et les budgets manquent déjà. Plutôt que « Ministre de la Défense », Florence Parly est nommée « Ministre des Armées ». Un subtil changement de titre, souhaité par Emmanuel Macron, qui traduit aussi un changement d’époque. L’heure n’est pas au repli sur soi. Face à un monde de plus en plus dangereux, l’Armée n’est plus la variable d’ajustement du budget de l’État. En tant que Ministre, sa mission sera de recruter, former, et innover.
Pendant les cinq années qui suivent, les crises ne feront que se multiplier et s’intensifier. Retrait d’Afghanistan, tensions dans le Sahel, relations avec la Chine, affaire des sous-marins Australiens et bien sûr, guerre en Ukraine et Covid. A mesure que les missions s’accumulent, l’Armée doit trouver les ressources pour être chaque fois présente…Mais alors que la tempête ne semble pas s’apaiser, jusqu’où peut-on solliciter nos systèmes d’urgence avant qu’ils ne s’effondrent ? Comment s’adapter à un monde dans lequel la crise semble être devenue la nouvelle norme ?
Une question d’hommes… Et de femmes
De nouvelles questions se posent pour l’année 2024…Ou peut-être le retour d’anciennes questions, sur lesquelles Florence Parly a déjà dû batailler ferme. Aux États-Unis, Donald Trump fait de nouveau figure de candidat probable à la présidence, et parle ouvertement d’isoler son pays. L’occasion, peut-être de relancer l’Europe de la défense face à des crises de plus en plus dures, qui exigent une réponse collective ? En 2019, Florence Parly le disait déjà : « Le président Trump a été un excellent ambassadeur pour l'Europe de la Défense. Nous avons intérêt à être beaucoup plus solidaires. »
Depuis son arrivée au Ministère des Armées, Florence Parly propose une vision limpide de ses priorités. Investir dans l’Armée, c’est avant tout investir dans l’humain. Bien loin d’une accumulation de matériel de haute-technologie, le monde militaire est pour elle une affaire d’hommes et de femmes. Une attitude qui lui vaudra une excellente réputation auprès des soldats. Comme elle l’explique dans un podcast de l’IRSEM en 2021 : « L’essentiel, ce sont les ressources humaines. Les hommes et les femmes sont le vrai trésor de ce ministère. Ce n’est pas simple, dans un monde très individualiste, de recruter, former et fidéliser des milliers de jeunes. ». Pour notre université, c’est un enjeu qui reste, bien sûr, d’une brûlante actualité…