Exposition Un lieu à nul autre pareil - Eric Dessert

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Boutons Mont Athos

Exposition Culture

Exposition - Un lieu à nul autre pareil

Approches du Mont Athos par le photographe Éric Dessert et le poète William S. Merwin

depuis vendredi 03 mai 2024 a 10h00

au vendredi 28 juin 2024 a 19h00

Lieu de l'évènement

Campus Saint-Paul 10 place des Archives - 69002 Lyon

Contact

Mission culture


culture@univ-catholyon.fr

L'UCLy ouvre ses portes au photographe Éric Dessert et à son univers en noir et blanc. Dans son exposition "Un lieu à nul autre pareil", il nous fait découvrir ses photographies du Mont Athos. Ce haut lieu de la spiritualité orthodoxe, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est l'unique République monastique au monde. Dans son voyage artistique, il est accompagné par William S. Merwin (1927-2019), grand poète du XXIème siècle, couronné deux fois par le Pulitzer.

Escale artistique au Mont Athos

Répondant à l'invitation du Père Pavlos Politis, Higoumène de la Skite de Saint Andréas et de Gibert Béranger, Directeur de l'Institut Français de Thessalonique, Éric Dessert se rend au Mont Athos en juin 1994.

Située au Nord de la Grèce, cette presqu’île coupée du monde est dominée par une montagne, l'Athos. Visibles depuis la mer, de nombreux monastères, occupés uniquement par des moines orthodoxes se dressent à flanc de falaise. Si, au sein des chapelles, règnent le faste, l'or et les icônes, mais ce n'est pas ce sur quoi le regard du photographe va se poser.

Il s'attarde sur les incroyables paysages et sur des motifs que l’on pourrait considérer comme des détails mais qui sont riches de sens : une jarre posée sur un vieux mur en pierre, un bouquet de fleurs séchées, une échelle posée négligemment contre une colonne. Il immortalise ces visions avec sa camera obscura, son amie fidèle qui l'accompagne depuis ses premiers voyages en Chine. Ces moments capturés, figés, presque intemporels sont les témoins d'un lieu sacré depuis plus de 1000 ans.

Exposition Un lieu à nul autre pareil - Eric Dessert

Exposition Un lieu à nul autre pareil - Eric Dessert
Exposition Un lieu à nul autre pareil - Eric Dessert

Son travail à la chambre grand format, l'oblige à certaine lenteur, un soin, un regard attentif et appuyé dans un temps qui est presque autant celui du dessin que de la photographie. Alors, tels des natures mortes, ses négatifs prennent vie, sous son impulsion, son amour de la matière, de la lumière, l'essence même de sa photographie.

Il n'est pas le seul à avoir été fasciné par ce lieu. Vingt ans avant lui, William S. Merwin (1927-2019) un des très grands poètes américains contemporains, poète lauréat honoré par les plus grands prix internationaux, s’y est rendu à plusieurs reprises. De ses séjours est né un livre "Au miroir de la Montagne" qu’a traduit Pascal Riou, poète, ancien professeur en khâgne et à l’UCLy et que les Éditions Conférence ont publié. Il y décrit cet endroit comme "un lieu sans pareil". Dans sa version originelle il appartient au livre The ends of the earth qui traite de bouts du monde. L’Athos donc, mais aussi le Causse, la Polynésie et Hawaï où Merwin, impliqué dans le combat écologique, aménagea un conservatoire arboricole riche de centaines d’espèces de palmiers.

A propos de William S. Merwin

Francophone, traduit en français notamment par les Éditions Fanlac, traducteur lui-même des troubadours en anglais, Merwin a partagé ses dernières années entre ses deux maisons, celle de Hawaï et celle de Corrèze. Elles sont aujourd’hui conservées par une fondation à son nom. Il a lui-même présidé au choix des photographies d'Eric Dessert présentes dans l’ouvrage.

Portrait William S. Merwin

A propos d'Éric Dessert

Photographe français né en 1957, il nourrit son inspiration de multiples voyages réalisés au cœur d'univers ruraux ayant échappé aux processus d'urbanisation frénétiques et d'industrialisation pourtant caractéristiques des pays qu'il explore comme en Chine, au Japon.

La découverte de la photographie par Éric Dessert en 1973, le mène à étudier à l’Institut Saint-Luc de Tournai en Belgique entre 1974 et 1977 et y obtenir un diplôme en section « Humanités photographiques ».

Les paysages de campagne profonde et intemporelle, les hommes et les femmes qui les façonnent par l'emploi de techniques ancestrales, leurs gestes et outils vernaculaires retiennent particulièrement son attention.

Travaillant exclusivement à l'argentique noir et blanc, au moyen d'une chambre photographique, il renforce l’intimité du regard sur son œuvre en conjuguant une extrême précision et une invitation à en scruter chaque détail avec le tirage systématique de ses images en petit format. Ses photographies, empreintes d'une vision profondément humaniste et à rebours des représentations actuelles de ses sujets, portent en creux les questionnements écologiques et politiques contemporains. 

Les tirages de l’exposition au palladium-platine ont été réalisés par Pascal Bonneau. Éric Dessert est représenté par la Galerie Camera Obscura, Paris.


Visiter l'exposition à l'UCLy

Adresse et horaires d'ouverture

UCLy Campus Saint-Paul - Rotonde (1er étage)
10 place des Archives 69002 Lyon

  • En visite libre : du lundi au vendredi de 10 h à 19 h (sauf jours fériés) - sur inscription
  • En visite guidée : le samedi après-midi sur inscription

S'inscrire à une visite libre ou guidée

Vous pouvez visiter l'exposition librement en semaine sur inscription en ligne. Des visites guidées sont possibles certains samedis. Pour faciliter votre accueil, l'inscription préalable en ligne est obligatoire.

Dans la presse

Éric Dessert ou la fidélité à l’instant

En marge des voies les plus empruntées de la photographie, Éric Dessert suit un chemin qui le rapproche chaque fois davantage des lieux où s'unissent des Hommes et une terre.

Cette union n'est pas synonyme de confusion, Éric Dessert sachant appréhender la trame, parfois infime, où se tissent leurs correspondances, et laisser à chacun son identité. Ainsi, dans des environnements naturels, des campagnes, qui sont souvent des montagnes, le photographe traque les signes des liens qui s'établissent entre paysages, bourgades, animaux domestiques et les visages qui leur sont attachés. Le choix photographique du gris, celui du format chaque fois identique, que l'œil se positionne à la verticale ou à l'horizontale, ne font que renforcer leur sentiment d'appartenance.


Grand marcheur - Éric Dessert fait partie de la confrérie des photographes marcheurs (cf. l'exposition Les nouveaux promeneurs solitaires à la BPI en 1990) - cet amoureux de sensations authentiques arpente les routes champêtres avec pour tout bagage ou presque, un sac à dos où tient une chambre photographique 10x12 cm, élaborée dans un matériau léger. L'exposition, qui vient de s'achever à la galerie Camera Obscura, présentait de ses images enregistrées lors de séjours en Transylvanie, dans les Iles Estoniennes, au Mont Athos et dans l'Aubrac. Éric Dessert veut garder l'authenticité d'une vision. Il ne s'agit pas là de véracité, mais plutôt de fidélité à des images inscrites dans la nature et plus encore dans la vision qu'il en a. Le parti pris de la chambre, du cadre unique, se poursuit au-delà de la prise de vue.

Disons que la prise de vue est l'histoire même de ces images. S'il n'agrandit pas ses photographies, c'est pour leur conserver profondeur et finesse, autre fidélité pour laquelle l'artiste, car il s'agit bien ici d'expression artistique, s'emploie à penser chaque image. La prise à la chambre est donc fondamentale. C'est la prise définitive, il n'y aura pas d'agrandissement. Ce passage du négatif au positif est le compagnon sincère de ce photographe qui met son énergie à rester cohérent. Ce travail magnifique représente une production un peu à part dans le monde de l'image. Nulle facilité à d'autres formes d'expression, une constance sans faille, l'affirmation d'une vision originale sur les lieux traversés, un sceau apposé au cœur du paysage.


Dessert fait songer à certains écrivains qui bâtissent leur talent sur l'observation de leurs congénères dans leur environnement, paysans et paysages, et les magnifient. Comme eux, il s'attarde à observer leurs faits et gestes, leur quotidien, ce qui les attache à un lieu jusqu'à créer une osmose.
Comme eux, encore, il sait les peindre pour l'éternité, donnant réponse à quelque vision toujours inscrite au fond de notre inconscient collectif.

CATHERINE GOFFAUX, Photographie Magazine, n°84, Avril 1997