Cybersécurité : des besoins ? Un métier : DPO

Patrice Chelim, fondateur de CSB School et Carine Copain-Héritier, enseignant-chercheur à l’UCLy et responsable du Titre RNCP à finalité professionnelle « Délégué à la Protection des Données » (DPO) ont participé au 1er salon de l’évolution et de la reconversion professionnelle organisé à Lyon le 19 mai 2022. Découvrez la synthèse de leur conférence : cybersécurité et DPO.

Le nouveau métier de Délégué à la Protection des Données (DPO).

Des premiers bouliers durant l’Antiquité à la démocratisation d’internet, le numérique consiste en la représentation d’informations en nombre. La matière brute est donc la donnée.

A l’heure de la digitalisation, les données ont une valeur économique. Et les enjeux sont forts : comment les stocker et les sécuriser ?

Désormais, la cybersécurité est un marché spécifique, indépendant de celui de l’informatique. Ce marché représente 7 milliards d’euros et connaît une croissance de 15% en France énonce Patrice Chelim, fondateur de CSB. En moyenne, une PME dépense entre 8 et 10 % de son budget informatique dans la sécurisation de son réseau et de ses données. Le pourcentage s’élève entre 13 à 15 % pour les entreprises plus matures.

De plus, la réglementation participe de l’augmentation de ces chiffres. En 2018, le RGPD incite les entreprises à revoir leur organisation et à nommer un Délégué à la Protection des Données (DPO). Carine Copain-Héritier, enseignante-chercheur à l’UCLy, rappelle que le règlement européen porte tant sur les données numériques que sur les données physiques. Elle précise que quasiment tout est donnée personnelle. Aussi, toutes les entreprises, de l’artisan à la multinationale, sont concernées.

Pour répondre à ces besoins, on compte 10 000 postes vacants à ce jour et 30 000 d’ici 2025. La cybersécurité englobe ainsi plus d’une trentaine de métiers, recensés par l’ANSSI. Inutile d’être un geek pour prétendre travailler dans ce secteur. Le DPO, par exemple, à la manière d’une girafe caméléon, doit savoir prendre de la hauteur et s’adapter aux contextes et aux évolutions. Ce poste nécessite des compétences juridiques, de gestion de projet mais aussi de la curiosité (être en veille) et de la force de conviction. En effet, il doit à la fois convaincre sa direction et les équipes opérationnelles des investissements et des changements de pratiques. D’autant plus que l’on sait que le premier risque d’insécurité est celui qui se trouve « entre la chaise et le clavier », c’est-à-dire l’humain. La première étape de changement de process consiste d’abord en la sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs.

Finalement, les enjeux économiques et juridiques sont tels que ce secteur offre de belles opportunités d’emplois. L’État parle de métiers émergents et favorise les formations qui répondent aux attentes socio-économiques actuels.

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