Témoignage Ali Saberi - Festival U-Art

Ali Saberi, étudiant international à l'ILCF et gagnant du festival U-Art

Ali, étudiant iranien à l'ILCF (Institut de Langue et de Culture Française), apprend le français depuis un an. Cette année, il a participé au festival U-Art et a conquis le public grâce à son instrument, le Setar. Joueur professionnel de cette petite guitare iranienne, son interprétation d'une musique traditionnelle lui a permis de remporter la deuxième place.

Il témoigne ici de cette expérience artistique à l'UCLy et de son espoir pour la culture en France et en Iran.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours ?

J'ai commencé à jouer de la musique traditionnelle iranienne avec un instrument, le Santoor, à l'âge de huit ans puis dans la continuité de cet apprentissage, je suis devenu professeur de ce même instrument à l'âge de 18 ans et j’ai appris le Setar. Après avoir immigré en France, j'ai décidé de poursuivre mes projets artistiques ici car j'ai réalisé que les français étaient très réceptifs à l’art, notamment musical. La musique iranienne a plus de 5 000 ans et constitue une réminiscence de la Mésopotamie et de l'Iran antique, dont vous pouvez contempler les arts visuels au musée du Louvre.

Son atmosphère est à la fois mystérieuse et romantique, et rappelle les romans, la bravoure, le deuil, le mysticisme ainsi que les mythes de ce pays. Malheureusement, après les bouleversements/changements politiques de 1979 en Iran (renversement du shah), l’attention portée à la musique a diminué et les musiciens iraniens ont été contraints de travailler seuls et sans soutien. C'est pourquoi les nouvelles générations des pays occidentaux ne connaissent pas cet art. Bien sûr, cette méconnaissance peut être positive puisque de nombreux auditeurs disent que cette musique agit comme un voyage imaginaire dans l’histoire et la géographie de la Mésopotamie et de l’Iran. Il est commun de dire en Iran que le plus haut niveau artistique de la musique iranienne est l'improvisation.

Ce degré de connaissance et d’expertise musicale peut être atteint après de nombreuses années de pratique, et j’aimerais proposer mon expérience dans ce domaine ; le but final étant, à terme, de pouvoir mettre en place des projets en collaboration avec des musiciens occidentaux. Si le monde changeait à la même vitesse que la technologie et la robotique, les gens dans les mondes de demain deviendraient étrangers à leur passé et à leurs origines, et en même temps, on ferait face à un bombardement d’informations. C’est une sensation abstraite, difficile à expliquer. Mais peut-être peut-on transmettre cette sensation de manière artistique ?

Si on accepte qu’à un moment il y a un écart entre nous et nos familles, nos traditions, notre nationalité et que parallèlement, il y a une situation où on est comme "noyé dans les informations", alors on peut réaliser à certains moments que les mélodies nous semblent connues et inconnues en même temps. Je crois que les musiques traditionnelles orientales peuvent faire ressentir cela aux occidentaux.

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