Sommaire de la revue n°117
« Les feuilles mortes » de Jacques Prévert : Approches de l’énonciation – François Martin
François MARTIN (CADIR-Lyon) réalise ici une lecture extrêmement minutieuse du poème de Prévert. Son commentaire associe savamment les analyses narrative et discursive pour tenter de rendre compte de la « force énonciative » par laquelle un texte est susceptible de tenir ensemble, à l’usage d’un lecteur, la disparition d’un « état de choses » et la présence d’un « état de mots ». Le texte de Prévert a ceci d’exemplaire qu’il fait lui-même écho à ce paradoxe de l’énonciation à travers le double parcours figuratif des feuilles mortes et des pas effacés sur le sable.
Récit et figure dans la parabole des mines (Luc 19). Un modèle pour une sémiotique du discours – Louis Panier
Louis PANIER (CADIR-Lyon) lit ici la parabole des mines, en Luc 19, comme un « méta-discours » : « La parabole est un discours en figures, non pas seulement expression figurée d’un contenu thématique complexe, mais dispositif figuratif spécifique engageant une théorie sémiotique du discours et une approche spécifique de l’énonciation… La parabole engage une théorie de la parole, une théorie et une pratique de la lecture, elle débouche sur la constitution d’un sujet-lecteur (du lecteur comme "sujet") ». La règle de lecture des paraboles pourrait bien être ce « théorème énonciatif » maintes fois répété dans l’évangile : "À celui qui a, on donnera, à celui qui n'a pas, on enlèvera même ce qu'il a". Le commentaire de cette règle fonde, dans les pages qui suivent, une théorie de la figure mise en discours.
La parabole du riche et du pauvre Lazare – Alain Dagron
Les pages qui suivent sont un entretien proposé sur RCF Bordeaux le 24 septembre 2004 par Alain DAGRON (CADIR-Aquitaine), interrogé par Françoise Ladoues. Il y reçoit la parabole du riche et du pauvre Lazare comme une leçon de lecture : « Moïse et les prophètes », si on les entend correctement, tracent le chemin qui permet à tout un chacun d’éviter l’abîme. Mais la parabole comporte également un avertissement. L’écoute n’est pas affaire de voir et de savoir, mais d’entendre et de se convertir. Car « Abraham semble dire que si l’on n’entend pas dans les Écritures ça n’y ferait rien que quelqu’un vienne de chez les morts ou vienne de l’autre face pour dire ce qu’il en est car pour celui qui ne peut pas ou ne veut pas entendre, rien n’y fait ».