Littérature du XVI^e siècle

Fiche ECTS du cours de Littérature du XVIe siècle enseigné dans le cadre du programme de Licence de Lettres modernes.

Crédits ECTS : 3
Enseignante : Aude VOLPILHAC
Semestre 5

Prérequis pour le cours

Avoir lu les œuvres principales au programme.

Objectifs

L’objectif de ce cours est d’approfondir et d’affiner les connaissances de l’étudiant sur la littérature du XVI^e siècle ; outre ce savoir positif, il s’agira d’acquérir une méthode rigoureuse de l’explication de texte tout en se familiarisant avec les outils méthodologiques de l’étude littéraire. Au terme du semestre, l’étudiant saura analyser des textes littéraires en convoquant les notions-phares de l’historiographie littéraire (écriture de soi, humanisme…).

Contenu

« C’est moy que je peins ». Cette formule provocatrice de Montaigne, placée à l’orée d’un projet inédit d’écriture de soi à une époque où l’écriture personnelle ne va justement pas de soi, Les Essais, servira de fil rouge à ce cours. Il s’agira de réfléchir aux enjeux de l’écriture du moi à la fois en prose (avec Les Essais) et en vers (avec les Euvres de Louise Labé et Les Regrets de Du Bellay) à un moment de l’histoire littéraire où écrire de soi passe par des dispositifs narratifs, énonciatifs et linguistiques fort éloignés de nos pratiques contemporaines.

Il s’agira de réfléchir à la pratique paradoxale d’une écriture de la subjectivité qui passe par le réinvestissement intertextuel de modèles littéraires anciens, et notamment le modèle de l’épître familière antique à la manière d’Horace. Pourtant, c’est dans ce dialogue permanent avec une mémoire littéraire que s’invente une poétique de soi indissociable d’une réflexion sur la possibilité même de saisir, par l’écriture, un moi qui se dérobe. On s’interrogera aussi plus spécifiquement, à partir des Euvres de Labé, sur les formes d’un pétrarquisme au féminin pour dire la passion d’une femme à partir d’un canevas énoncé initialement au masculin.

Il conviendra de tirer profit des outils de la narratologie contemporaine tout en évitant l’écueil des anachronismes au moyen d’une approche historique des pratiques de l’écriture de soi et aussi de la notion de lyrisme.

Références bibliographiques

P. Lejeune, Le pacte autobiographique, Paris, Seuil, 1975.
M.-C. Lagrée, « C’est moy que je peins ». Figures de soi à l’automne de la Renaissance, Paris : PUPS, 2012.

Œuvres au programme :

Montaigne, Essais, livre III, E. Naya, D. Reguig et A. Tarrête éd., Paris : Gallimard, 2009 (Folio classique).
Louis Labé, Euvres : Paris, GF, 2022.
Du Bellay, Les Regrets, suivis des Antiquités de Rome et du Songe, F. Roudaut éd., Paris : Le livre de Poche, 2002 (Les classiques de Poche).

Les étudiants et étudiantes devront se procurer et lire l’édition indiquée.