Les métiers du journalisme avec une Licence d'Histoire
Itinéraires croisés d’étudiantes en stage dans les médias.
Témoignages Choisir son orientation Histoire
mise à jour le 15 novembre 2024
UCLy
Une Licence d’Histoire ouvre vers de nombreux débouchés, dont les métiers du journalisme. Preuve en est, plusieurs étudiantes et étudiants de deuxième année ont choisi de se tourner vers les médias pour leur stage de fin d’année. Découvrez leurs témoignages et leur retour d’expérience.
La rédaction qu’implique l’Histoire aide à entretenir cette compétence.
Mya
De nombreux étudiants en Histoire ont choisi le journalisme pour leurs stages
En fin de deuxième année de Licence d’Histoire, les étudiants ont un stage à effectuer. Pour ce stage, nombreux sont ceux qui ont choisi le journalisme. Radio France, Europe News, Le Télégramme, La Provence, La semaine, Le Progrès, La Croix… Parmi eux, nous avons recueilli les témoignages de :
- Joséphine (Le Télégramme – Morlaix)
- Mya (La Semaine – Metz)
- Maëlys (La Croix – Montrouge)
Pourquoi ce choix du journalisme dans un cursus d’Histoire ?
« Le journalisme m’intéresse depuis longtemps par sa diversité. J’ai effectué mon stage dans un journal local, ce qui m’a permis de me pencher sur une multitude de sujets différents, allant de la politique à la culture, ou encore l’environnement et l’histoire. »
Joséphine
« C’est un métier que j’envisage depuis un moment car je suis intéressée par pas mal de choses. C’est un métier qui est stimulant, changeant et important. »
Mya
« Je retire beaucoup de satisfaction à mener un projet de recherche et arriver à le concrétiser avec une production personnelle. Pour cette raison, je me suis inscrite à la radio de l’UCLy pour partager le fruit de mes études. J’ai immédiatement accroché au métier de chroniqueuse et je me suis intéressée au journalisme. J’ai, dès lors, voulu réaliser un stage dans ce domaine pour évaluer sa compatibilité avec mes intérêts. Je souhaite travailler dans les secteurs de la défense et la gestion de risques. Mon stage a été l’occasion de découvrir l’environnement d’un journal papier, contrairement à celui de la radio que je connaissais déjà, de comprendre les différentes missions du journaliste et de m’essayer à plusieurs formats. »
Maëlys
Ce que la Licence d'Histoire apporte au journalisme
Esprit critique, capacité de synthèse, recherche documentaire, rédaction, contextualisation des faits… sont autant de compétences travaillées en Licence d’Histoire et indispensables au métier de journaliste.
« Je pense qu’une Licence d’Histoire peut apporter un esprit critique et des qualités rédactionnelles que d’autres formations n’apportent pas forcément. Diversifier sa formation permet d’apporter des compétences supplémentaires et un profil qui pourrait se détacher davantage des autres. »
Joséphine
« L’histoire demande de la rigueur et de la structure. En cela, la Licence m’a aidée à hiérarchiser mes idées lors de la rédaction d’articles. La méthodologie historique n’est pas forcément adaptée à celle qui est attendue dans le journalisme mais elle offre une belle base. De même, l’histoire pousse à opter pour un style d’écriture objectif essentiel au métier de journaliste. Enfin, le goût de la recherche et de la fiabilité est partagé par les deux secteurs. Je cherchais toujours à croiser les sources, creuser plus loin pour comprendre les racines de la situation traitée. »
Maëlys
Les expériences variées des étudiantes en stage : diversité des médias, diversité des missions
Du Télégramme à La Croix, les retours des étudiantes nous offrent un beau panorama des différentes rédactions.
La presse locale avec Le Télégramme
« J’étais dans un journal local, la rédaction couvre donc tous les domaines. J’étais chargée d’aller à des rendez-vous (point presse), d’effectuer des recherches et de rédiger les articles. » explique Joséphine. « Sur une zone limitée régionalement, les journalistes peuvent se déplacer facilement et échanger directement sur les sujets des articles. Cette proximité rend le travail plus concret et plus agréable. J’ai notamment fait deux reportages sur la culture bretonne et sur l’histoire de celle-ci. »
La presse hebdomadaire avec La Semaine
« Le matin je lisais la presse, organisais ma journée, cherchais des sujets. Puis on se rendait sur place. Les journées étaient assez différentes. J’avais parfois des journées où je bougeais tout le temps, partout, et le lendemain je rédigeais, par exemple. » raconte Mya.
Elle continue : « J’ai pu effectuer un stage dans un quotidien l’année dernière, ce qui me permet pour le coup de vraiment sentir la différence entre les deux. C’était intéressant car, comme dans toute rédaction, il y avait une réunion pour échanger des idées de sujets et se répartir ces derniers. Faire un peu le plan de la semaine. La différence est que les sujets évoluaient souvent au fil des jours. C’est beaucoup plus souple qu’un quotidien, même s’il y a évidemment une rigueur à tenir. Le format hebdomadaire permet d’avoir plus de délai. Je trouve qu’avoir plus de temps permet de vraiment approfondir les sujets. »
La presse quotidienne avec La Croix
« Le matin, la journée commençait toujours par un debrief des sujets possibles du jour et de ceux à venir pour les plus gros formats. L’exercice est interactif et chacun peut donner son avis sur ce qu’il estime devoir être mis en avant. J’assistais ensuite avec les rédacteurs en chef de chaque rubrique à la répartition des pages, des emplacements et du choix des formats (papier ou numérique). La fin de matinée et l’après-midi sont dédiés au travail personnel. La journée se termine avec une dernière réunion pour revenir sur les sujets traités dans la journée et les idées pour le lendemain. » rapporte Maëlys.
Elle explique : « Avant tout, La Croix est un journal, l’information y est objective et sourcée. Néanmoins, outre les sujets d’actualités, le journal est complété par un choix d’articles à vocation ou orientation sociale. La ligne éditoriale sous-jacente se veut humaniste. Par exemple, dans les rubriques cinémas, l’accent va être mis sur des productions moins « blockbusters » et beaucoup plus sur des sujets de société. De même, il existe un pôle religion. Je ne sais pas si cela est commun dans les autres médias, mais il dispose d’une place qui me semble plus importante à La Croix. »
Enjeux et défis rencontrés par les étudiantes
« J’ai intégré une équipe très accueillante qui a pris le temps de bien m’expliquer le fonctionnement de la rédaction et du terrain qu’elle couvre. J’ai donc pu rapidement être plus indépendante et traiter des sujets moi-même. Ce que je retiens de plus difficile, c’est trouver des sujets principaux (unes qui ouvrent la partie régionale du journal). Ces articles originaux nécessitent un travail plus long et plus complet, de l’idée à l’écriture. De plus, le journal papier impose des exigences quant au nombre de caractères et à la forme de l’article au niveau de l’impression. » confie Joséphine.
« Je me suis directement sentie intégrée. Mon stage n’avait pas vocation à ce que je publie un quelconque article, donc l’équipe était dans une logique de conseil plutôt que de formation. J’ai apprécié la liberté accordée lors du travail, chacun rédige de son côté dans l’open-space, souvent sur des sujets qu’il a choisis. Je n’ai pas eu de difficultés particulières, mes écrits n’étaient pas adaptés à la forme journalistique mais je ne l’ai pas vu comme un obstacle. » raconte Maëlys.
Elle poursuit : « Pour ce qui est de mes réalisations, j’ai dû travailler sur la rédaction d’un article pour présenter la position sur l’OTAN de chaque tête de parti pour les élections législatives françaises. Je me suis aussi essayée à la rédaction de « teasing » d’articles, généralement situé dans les sous-tribunes. Puis mon maître de stage avait une interview prévue, alors je l’ai aidé à trouver des questions et à préparer le plan d’interview. Enfin, j’ai pu assister à l’entretien sans pour autant y prendre part. »
Après le stage : perspectives et ambitions professionnelles
Joséphine
« Grâce à ce stage, j’ai pu comprendre le fonctionnement du journalisme en pratique, et plus uniquement en théorie. De plus, parler à des journalistes d’âges et de formations distincts m’ont montré différentes perspectives de poursuites d’études et permis d’acquérir des avis extérieurs quant à mon projet. »
« J’ai aimé faire mon stage en rédaction locale et j’ai trouvé ça très enrichissant. J’aimerais cependant découvrir les journaux mensuels et la manière de travailler dans ces médias qui est très différente de celle en journal local. J’aimerais toujours poursuivre mes études dans le journalisme, mais peut-être en me spécialisant davantage dans un domaine avant d’intégrer une formation de journalisme. Après la Licence, je pense peut-être faire un Master de Géopolitique avant d’intégrer une école ou un Master de journalisme. Ce premier master me permettra de me spécialiser dans un domaine et d’avoir différentes possibilités professionnelles. Si je poursuis dans le journalisme, j’aimerais suivre un parcours en école de journalisme ou une formation extérieure en photographie journalistique. Étant déjà passionnée de photographie, j’aimerais pouvoir l’intégrer à mon futur métier. »
Mya
« Je dirais que ce stage contribue à me maintenir dans l’idée d’une poursuite d’étude vers le journalisme. Je pense que l’hebdomadaire me conviendrait plus que le quotidien. En revanche, je pense que j’aimerais écrire peut-être sur des choses plus culturelles ou d’autres sujets plus globaux. Donc dans le journalisme, oui, mais pas forcément sur l’info régionale. » confie Mya. « Je pense demander un Master en journalisme pour le moment. »
Maëlys
« Mes ambitions professionnelles restent inchangées. Je vois toujours le journalisme comme un complément à mon projet. Il reste le moyen de diffuser à une autre échelle des connaissances acquises par la recherche et l’expérience. Plus tard, je me vois participer à des podcasts ou bien en produire. De même pour la publication d’articles. »
« Après ma Licence, je vais poursuivre mes études en Master, de préférence en Relations Internationales, Géopolitique ou Études Politiques/Internationales. Mon ambition première est de faire de la gestion de conflit, dans le secteur de l’Asie Pacifique. Je suis aussi attirée par la recherche. Je perçois les deux comme plutôt complémentaires. À ce stade, je m’oriente donc vers une carrière de spécialiste géopolitique de la Mer de Chine Méridionale avec une possible mise à profit de mes connaissances aux métiers de l’administration, du conseil ou du journalisme. »
Un dernier conseil pour les étudiants souhaitant se tourner vers le journalisme ?
« Je pense qu’il faut beaucoup lire et se renseigner sur des sujets très divers, qui nous intéressent ou non. La curiosité est très importante dans le journalisme. »
Joséphine.
« Je pense qu’il faut être curieux et aimer parler aux autres. La rédaction, l’écriture, le bon niveau de langue sont aussi les piliers du métier, donc à travailler. »
Mya.
« Il m’a semblé qu’un historien qui voudrait faire du journalisme doit travailler sur son style d’écriture. La manière de présenter les éléments et surtout de les aborder est différente notamment car les sujets traités relèvent de l’actualité. Il faut donc réussir à se détacher de l’émoi collectif et être en mesure d’analyser des situations sans le recul auquel nous sommes habitués. Je conseillerais donc de se renseigner sur la méthodologie et de s’exercer sur des prises de parole politique et sur la rédaction de courtes notes objectives. »
Maëlys
La Licence d’Histoire propose deux parcours en géopolitique et géographie.