Vidéo : Les entreprises peuvent-elles changer le monde ?

Face au changement climatique ou aux crises géopolitiques, la capacité du monde économique a faire face à l’avenir semble aujourd’hui incertaine. Pourtant, l’entreprise a la réputation d’une institution souple, capable de s’adapter pour faire face aux crises. Peut-elle être une source de résilience pour notre société ? Retrouvez en vidéo cette table-ronde des Journées de l’UCLy avec Patrick Artus, Guy Sidos, Fanny Alarousse, Mylène Franceschi et Gilles Vermot-Desroches.

L'entreprise comme lieu de résilience ?

« Les entreprises, lieu de résilience face aux défis contemporains ? » Face à un tel sujet, les échanges de la table ronde des Journées de l’UCLy ont été logiquement dominés par un sujet clef : le changement climatique. Dans son introduction, l’économiste Patrick Artus dresse un constat sans appel : très endetté, l’État ne pourra assumer seul les coûts nécessaires pour réduire notre empreinte carbone. « Le financement de la transition écologique devra être partagé entre les entreprises et les salariés » explique-t-il. « On parle de sommes considérables, une centaine de milliards d’euros par an pendant 30 ans ! »

De telles dépenses ne peuvent qu’amener des évolutions dans le fonctionnement des entreprises. « Il va falloir que l’on repense notre organisation sociale, il faut que l’on repense notre organisation économique, notre business et notre modèle d’affaire » résume Fanny Alarousse, responsable RSE au sein du groupe Serge Ferrari.

Avec la fin de l’ère du « capitalisme sauvage », selon les mots de Guy Sidos, les entreprises se découvrent un nouvel objectif : la résilience.

Comment impliquer ses collaborateurs

Si le monde économique doit changer et s’adapter aux réalités de demain, elle aura besoin de ses travailleurs… Bonne nouvelle, ceux-ci n’attendent que ça ! « Une immense majorité des français accordent une grande importante au sens de leur travail » explique Patrick Artus. « 54% d’entre eux choisissent un emploi pour avoir du sens. »

« Nous passons 80 000 heures de notre vie au travail » abonde Gilles Vermot-Desroches, directeur du développement durable chez Schneider Electric. « Tant qu’à faire il vaudrait mieux que ces heures correspondent à un impact et une réalité que l’on veut vivre au mieux ! » Malheureusement, reprend l’économiste, le travail n’apporte encore souvent que de la déception. « Une fraction importante des salariés français ne trouvent pas en entreprise le sens qu’ils auraient voulu » note Patrick Artus.

Comment donc mettre en adéquation les ambitions des entreprises, les désirs de leurs salariés, et la réalité économique ? Pour Guy Sidos, PDG du groupe Vicat, il faut connecter le succès des entreprises à l’épanouissement de chacun. « Je crois beaucoup en une entreprise conquérante, enthousiaste, qui est un socle qui permet à ses collaboratrices et collaborateurs de s’investir dans un projet commun » explique-t-il.

L’atout jeune

Pour réussir leur transition, le monde économique compte sur une carte maîtresse : la jeunesse. « Toutes les innovations qui ont changé le monde sont nées dans la tête de quelqu’un de moins de 30 ans » résume Gilles Vermot-Desroches. « Il n’y a pas d’avenir fructueux pour les entreprises sans la jeunesse. »

Le monde de l’enseignement supérieur devra donc effectuer cette mue avec les entreprises. Intégrer les enjeux de la transition écologiques à l’ensemble des formations est un début... Mais attention à ne pas se limiter au strict cadre technique. « L’entreprise a aujourd’hui besoin de collaborateurs qui ont une conscience sociale, environnementale et spirituelle » explique Guy Sidos. La formation scientifique doit s’accompagner d’une formation humaine, qui permette aux jeunes d’appréhender les défis de demain dans leur globalité.

 « On a besoin de vous ! » déclare Guy Sidos aux étudiants présents dans l’amphithéâtre de l'UCLy (et à tous les autres). « C’est notre responsabilité d’assurer la transition entre les études et le monde professionnel. » Pour le PDG du groupe Vicat, c’est la source d’un échange gagnant-gagnant. L'entreprise y trouve des forces capables d’assurer la transition écologique, les jeunes une chance de sortir du marasme et l'opportunité d’agir. En une phrase, empruntée à Mgr Olivier de Germay : « Du passage à l’action, jaillit l’espérance. ».

Retour sur les Journées de l'UCLy

Vidéo : Le récit contemporain des effondrements est-il crédible ?

Comment est-ce que notre société raconte-t-elle sa propre fin ? Sur fond de changement climatique, de crises géopolitiques et économiques, et face à la crainte d’une « perte des valeurs », Nathalie Dompnier (Présidente de l’Université Lumière Lyon 2 et professeure de sciences politiques) et Pierre Dockès (spécialiste d’économie politique et de l’Histoire de la pensée économique) discutaient lors des Journées de l’UCLy de la manière dont l’effondrement est raconté dans nos sociétés. Découvrez notre retour en vidéo.

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