Joël remporte la finale !
Après le passage par les présélections et les deux premiers tours, ils n’étaient plus que deux le mercredi 27 mars pour la grande finale : Zéo Mamis, en L2 de Droit, et Joël Kitetele Kiese, en première année de Master de Droit privé, parcours Droits de l’enfant et des personnes vulnérables à l’ISF (Institut Société et Famille). Le sujet du soir : « Si la violence ne résout rien, pour quoi se battre ? » Il ne leur restait plus qu’à convaincre un jury de 14 personnes, professeurs, professionnels et étudiants avec une difficulté imposée en plus : devoir chuchoter pendant les 5 premières minutes de leur discours.
Opposition de styles
Bien sûr, l’éloquence n’est pas seulement affaire de recherche et d’arguments pertinents : se faire écouter est un art. Joël et Zoé le pratiquent volontiers, chacun à leur manière. L’étudiante en Droit mise avant tout sur son style ciselé. Quinze minutes faites de rimes et de rythmes, travaillés à la virgule. Zoé transforme même le défi imposé en ressort narratif, elle créée son personnage, pour susurrer ses arguments aux oreilles du jury…
Joël ne pourrait pas être plus différent, mais c’est un adversaire de taille. Inspiré par le rap, il interpelle et volontiers improvise. Pour parler de violence, il préfère les frasques de Booba et Kaaris aux maximes des grands penseurs. Dès les premières secondes, il vise droit au cœur. Il raconte une anecdote de son adolescence à Kinshasa, le face-à-face tendu avec un malfrat qui s’était introduit chez lui, pour intimider son avocat de père. Joël raconte en chuchotant cette première expérience de la violence, lorsqu’il avait osé attaquer l’intrus avec une fourchette. Il avait fallu que sa mère appelle les urgences, dit-il…
Après une longue délibération, la spontanéité de Joël finit par l’emporter sur la minutie de Zoé, à une toute petite voix près. L’anecdote d’enfance a bien rempli son rôle. Tant mieux, car Joël ne l’avoue qu’une fois le résultat annoncé : « J’ai tout inventé ! ». Alors, fair-play les fake-news ? C’est en tout cas une vraie leçon d’éloquence.Et oui, il ne faut pas confondre exercice d’éloquence et plaidoirie. Lors d’un concours, celui qui convainc, vainc…
Le Grand Oral : Déjà une tradition
En seulement quatre ans, le Grand Oral s’est fait une place à part dans le paysage associatif de l’UCLy. Cette année, une cinquantaine d’étudiants se sont inscrits pour participer aux pré-sélections. « Je suis très contente qu’il y ait eu autant de candidats » s’enthousiasme Elisa Bizzarri, président de l’association le Grand Oral de l’UCLy. « Ça s’est beaucoup développé depuis les débuts de l’association, en période de Covid, et on a pu beaucoup se développer, obtenir des partenariats, organiser un cocktail pour la finale… C’était super de pouvoir réunir tout le monde après tout ce travail. Même si c’est une compétition, l’ambiance reste à la bienveillance et à l’entraide. »
Il y a quatre ans elle avait elle-même rejoint l’association en tant que candidate (« je n’avais même pas passé les pré-sélections ! ») avant de se passionner pour l’éloquence et de passer du côté de l’organisation. Trouver des partenariats, organiser un évènement, sélectionner et accueillir les jurés et surtout sélectionner les sujets.. Il y a beaucoup de travail derrière le Grand Oral ! « L’idée c’est que les sujets deviennent plus complexes et plus consistants pendant la compétition, il faut quand même pouvoir tenir 15 minutes dessus » explique Elisa Bizzarri. « Nous cherchons aussi de sujets qui permettent à toutes les disciplines de briller. Même si l’éloquence et très liée à la pratique du Droit et à la plaidoirie, le Grand Oral est ouvert à tous les étudiants. L’année dernière, la gagnante était en psycho par exemple. »
U-Art Festival est organisé par la mission culture de l’UCLy pour l’ensemble des étudiants de l’université. Il couvre tous les domaines artistiques.