Colloque du Projet Jean Bastaire – Unité de recherche CONFLUENCE : Sciences et Humanités – en partenariat avec l'Association des Théologiens pour l’Étude de la Morale (ATEM)
Face aux manifestations contemporaines de spiritualités à saveur écologique, ce colloque propose un espace de réflexions éthiques pour chercher ensemble les clés d’interprétation de la situation et présenter des propositions théologiques, spirituelles et pastorales dans le cadre de l’écologie intégrale.
Argument du colloque
L’écologie est-elle une autre manière de parler de spiritualité ? Voici une question étonnante qui peut dérouter quand l’écologie apparaît le plus souvent comme le lieu de recherche de solution à la crise planétaire marquée par le dérèglement climatique, la pollution et l’érosion de la biodiversité. Pourtant au cœur de la prise de conscience écologique, nombreux sont ceux qui se tournent vers la spiritualité pour nourrir et donner sens à un engagement écologique parfois fastidieux, voire désespéré. Si l’écologie propose un paradigme de pensée basée sur la relation d’interdépendance et la mise en relation, alors elle comporte de fortes potentialités pour penser un renouveau de la vie spirituelle. Face à l’anthropocentrisme moderne, la pensée de la relation qui insiste sur l’interdépendance de tout ce qui existe, notamment dans les écosystèmes, est déjà le fondement de l’idée de valeur non-instrumentale des êtres naturels en philosophie de l’écologie.
Parmi les motivations de ceux qui retournent au vert en laissant derrière eux carrière professionnelle et gros salaire, la place de la cohérence des modes de vie et de leur sens est bien souvent primordiale pour ne pas dire première. Et parmi les éléments constituant la quête de sens la spiritualité joue un rôle incontournable, que celle-ci soit en référence ou non avec une ou des traditions de vie spirituelle, en relation ou non avec des religions instituées.
Ce phénomène se retrouve par le fait même à la confluence entre l’éthique, la spiritualité et la théologie alors même que dans les composantes de l’écologie intégrale du pape François se trouve un appel à faire grandir une spiritualité écologique à même de permettre un engagement durable et pérenne à être gardiens de la maison commune. Cette interpellation laisse à entendre qu’une place est (partiellement) vide et qu’il est important que les Chrétiens aient quelque chose de consistant à proposer afin d’apporter leur témoignage et celui de leurs traditions spirituelles en ce qui concerne le rapport de l’homme à la création. D’autres s’en sont emparés selon des approches désinstitutionnalisées comme les « SBNR » (« Spiritual But Not Religous »), ces derniers sont mêmes souvent inspirés par l’héritage des courants de spiritualité du Nouvel Âge et/ ou des apports des spiritualités en provenance de l’Orient. Dans tous les cas, les centres de ressourcement spirituels à dimension écologique se développent bien en France et en Europe.
Comment donc se manifestent ces mouvements contemporains de spiritualité écologiques, quels sont les questions éthiques qu’ils posent ? Quels sont les systèmes de pensée éthique qui sous-tendent de telles approches spirituelles ? Comment leur donner sens / comment interrogent-ils la théologie chrétienne ? Voire quelles ressources la théologie chrétienne peut-elle apporter pour répondre aux aspirations contemporaines à une vie spirituelle marquée par l’écologie ? Telles sont les questions que le colloque du Projet Jean Bastaire de l’UCLy en partenariat avec l’ATEM va se poser et tâcher de proposer des pistes de réponse.
L’hibiscus rouge au pistil cruciforme
La proposition de fleur rouge au pistil cruciforme, en forme de croix sur laquelle repose une goutte d’eau, présente une symbolique qui correspond bien à la problématique du colloque.
Elle exprime en premier lieu la recherche d’une articulation entre la création représentée par la fleur et la spiritualité chrétienne représentée par la croix du pistil.
Lire la croix du Christ dans la création, cela évoque par exemple la doctrine des vestiges de la Trinité dans la création selon saint Bonaventure, et spécifiquement en cette créature particulière qu’est la fleur d’hibiscus. La créature est occasion de rencontre du Créateur chez saint François d'Assise, par contuition, selon les mots de saint Bonaventure.
Pour un colloque sur la spiritualité, le rouge convient bien car il évoque l'amour de Dieu, l'expérience mystique dans sa dimension passionnée et la chaleur de l'expérience spirituelle. C'est aussi la couleur de l'Esprit Saint créateur et vivificateur présent dans la création et disponible à la rencontre... (LS 80 & 89).
Enfin, trouver la croix dans la création renvoie à la pensée de Teilhard de Chardin et celle de Jean Bastaire pour qui cela exprime également que c’est toute la création qui est appelée au salut et à la réconciliation universelle en Christ ressuscité selon les mots de saint Paul : « Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. » (Col 1, 19-20)
La goutte d’eau posée sur la Croix-pistil est une triple évocation du sang (rouge) et de l’eau qui coulent du côté du Christ crucifié. Elle symbolise l’eau de la vie qui irrigue et donne la vie à toute la création. L’eau de la vie est encore le symbole de l’Esprit saint donné au baptême qui donne la vie divine à celui qui reçoit ce sacrement.
Ce visuel est donc en lui-même un exercice de spiritualité écologique chrétienne que ce colloque cherche à mettre en œuvre.
Informations pratiques
- Plan d'accès du Centre Jean Bosco
- Plan d'accès de l'Université Catholique de Lyon (Campus Saint-Paul)
- Liste des hébergements partenaires de l’Université catholique de Lyon
- Réservation et règlement à faire directement auprès des hôtels en précisant que vous bénéficiez des tarifs partenaires de l'Université Catholique de Lyon (AFPICL)
- Pour toute information : Lorraine Guitton – cjb@univ-catholyon.fr
