À 29 ans, Vincent Charmet a l’air d’un chérubin. Il ne se départ jamais de son sourire, et ses yeux pétillants vous invitent à la douceur. Sa foi est visible, son enthousiasme palpable, sa dévotion certaine. Après 5 ans de séminaire et une licence canonique en poche, il vient juste de devenir diacre.
Ce serviteur de l’Église est originaire de la Vallée d’Azergues, dans le sud du Beaujolais. « Je viens d’une famille de viticulteurs. » Il n’a jamais été initié au travail de vigneron. Et aujourd’hui il travaille à la « vigne du Seigneur ».
Cependant, il y a 10 ans à peine, Vincent s’était perdu en chemin. « Au début du collège j’ai arrêté l’aumônerie et j’ai perdu la foi. Dieu s’est effacé. » Sa vie et la voie qu’elle emprunte pourrait être à l’image de celle de Saint François d’Assise, de Saint Augustin ou encore de Charles de Foucault qu’il affectionne plus particulièrement. Révolté, le jeune homme passe quelques années à faire les 400 coups…
Rédemption
…Avant qu’il ne retrouve subrepticement le chemin de la foi. À l’été 2012, il ressent un premier appel lors de sa visite de la Sagrada Familia à Barcelone. « Je suis rentré dans la basilique, et en voyant les puits de lumière au plafond, j’ai eu comme une illumination. »
À la rentrée, Dieu réapparaît dans sa vie à travers un professeur de philosophie en prépa d’école de management. « Ce prof m’a permis de me réconcilier avec la figure du chrétien "hypocrite" qui ne vit pas les préceptes qu’il défend. On voyait chez ce professeur que sa foi l’aidait à être rationnel et à avoir une pensée droite. »
Vincent se sent alors tiraillé. D’un côté, il est dans une vie d’étudiant faite de découvertes, de sorties, et en même temps il a ce désir de trouver du sens, de chercher la vérité qui grandit en lui. En 2013, il part faire une retraite au monastère du Barroux au mont Ventoux. « Là, j’ai vraiment été percuté parce que j’étais dans une recherche spirituelle sur laquelle j’avais du mal à mettre des mots. »
Face à ces moines qui se lèvent à 3 heures du matin chaque jour, il se dit : « Soit ils sont tous fous, soit il y a un truc que je n’ai pas compris ». Un jeune moine vient alors à sa rencontre et l’incite à aller se confesser. « Je n’avais pas cette culture de la confession. En fait, cela m’a retourné complètement.
Je m’attendais à ce que mon confesseur dise "tu n’as rien à faire ici au vu de ce que tu me racontes". Au contraire, il m’a accueilli en me montrant la miséricorde de Dieu qui m’acceptait tel que j’étais. Le pardon que le moine m’a donné de la part de Dieu a changé quelque chose. »
Dès lors, ce fils de vigneron veut consacrer sa vie à Jésus. Il ne retourne pas à son école de commerce et fait une année de césure à la Faculté de Théologie de l’UCLy en 2013-2014, « afin de comprendre ce que j’avais reçu. » Puis, il poursuit avec une licence de philosophie qu’il obtient en 2016.
"La relation à Dieu nous transforme"
Durant l’été de la même année, Vincent va aux JMJ à Cracovie : « J’ai accompagné un séminariste qui avait la responsabilité d’un bus de jeunes. Les deux semaines ont été très éprouvantes, épuisantes, mais j’étais heureux. » Cela a été un déclic. « Je me suis dit que j’étais mûr pour entrer au séminaire. » Il y entre en septembre, avec l’accord de l’évêque. Après une année de discernement à Paray-le-Monial, il effectue ses deux ans de philosophie au séminaire et ses trois ans de théologie à l’UCLy, sur le campus Carnot. Il a obtenu le baccalauréat canonique en juin dernier. Après avoir été appelé par l’évêque, il vient d’être ordonné diacre. « C’est la fin d’une étape et il faut maintenant construire sur les fondements », déclare le futur Père Charmet. Rendez-vous dans un an pour l’ordination sacerdotale.
La Faculté de Théologie est un lieu d’enseignement et de recherche en théologie, dans la tradition universitaire de l’Église catholique. De droit pontifical, elle délivre les diplômes canoniques.
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