Sous la direction de Corrine CHARTOIRE
Si les auteurs du Nouveau Testament étaient imprégnés du judaïsme pluriel du Ier siècle, s’ils ont interprété l’événement Jésus Christ à partir de cet héritage, s’ils ont écrit pour des communautés majoritairement juives, n’est-il pas étonnant que la lecture des évangiles à la lumière de la Tradition juive reste marginale dans le champ des études bibliques ? Quels sont donc les obstacles que rencontre une telle démarche ?
Corinne Chartoire présente d’abord les questions et les enjeux de la recherche actuelle sur le judaïsme ancien et le christianisme primitif : quelles sont les relations du courant juif chrétien avec les autres courants juifs après la ruine du Temple de Jérusalem en 70 ap. J.-C. ? Comment le judaïsme rabbinique et le mouvement chrétien se sont-ils alors développés et influencés ? Doit-on parler de rupture, de séparation ou de distinction ? Des thèses longtemps acceptées sont aujourd’hui bousculées, la recherche historique interroge les pratiques des exégètes et ouvre au questionnement théologique.
Approcher les évangiles à la lumière de la Tradition juive, si foisonnante, se révèle une entreprise délicate, complexe : quels textes de références choisir ? Comment jouent les appartenances religieuses dans une telle démarche ? Quels sont les écueils à éviter ?
L’auteure élabore en définitive une éthique de l’exégète et plus largement du croyant juif ou chrétien lorsqu’il considère la tradition religieuse de l’autre et les textes dont elle se réclame. L’auteure va jusqu’à se demander comment l’intérêt réciproque des chercheurs juifs pour le Nouveau Testament et des chercheurs chrétiens pour la Tradition juive participe à la mission commune d’Israël et de l’Église. Une étude de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine illustre la fécondité de son propos.
Informations complémentaires
Profac, 2017, 177 p., 16 €.
ISBN : 978-2-85317-150-2