2024 - 2025 : Une année charnière pour l'UCLy

« Quelle est la place d’une université catholique dans la France et l’Europe d’aujourd’hui ? » C’était la question qui guidait la leçon académique donnée par le Recteur de l’UCLy Grégory Woimbée lors de la rentrée solennelle de l’université le jeudi 10 octobre. Avec le début d'un nouveau mandat, dans un contexte national et international incertain pour le monde universitaire, il s'agit désormais de construire une nouvelle direction stratégique pour notre université.

Chaque année, la Rentrée Solennelle de l'UCLy marque le début officiel de l'année académique. Moment de tradition et de réunion, c'est aussi l'occasion d'un exercice de réflexion qui réunit l'ensemble de l'équipe rectorale de l'UCLy aux côtés d'invités de marque issus d'horizons variés: l’Église, le monde académique, mais aussi la sphère politique ou militaire. Pour la première rentrée de son mandat, le nouveau Recteur de l'UCLy Grégory Woimbée a fait de cette rencontre un exercice de prospective. L'occasion pour lui d'évaluer le chemin parcouru par l'UCLy depuis sa fondation en 1875, il y a 150 ans, mais aussi d'imaginer le futur de l'université dans un monde de plus en plus complexe.

En termes pratiques, l'avenir de l'UCLy se construit désormais sur des bases solides. En 2024-2025, l’UCLy peut toujours compter sur une croissance de ses effectifs étudiants, avec une augmentation d’environ 3,7% par rapport à l’année dernière.

Nous approcherons dans deux ans ou trois de la limite des capacités des campus de Carnot et Saint-Paul. « Nous ne sommes pas loin de l’étiage définitif de l’UCLy » observe le Recteur. « Il reste des marges de progression, mais nous n’allons plus changer d’échelle. D'ailleurs nous ne le souhaitons pas, nous avons atteint la bonne taille pour être à la fois performants au niveau académique et proches de nos étudiants. »

Annecy et le Puy-en-Velay, sources de développement

A la différence des campus lyonnais, des « marges de progression » existent encore sur le campus Alpes-Europe de l’UCLy à Annecy et sur son antenne du Puy-en-Velay. A Annecy, la progression des effectifs se poursuit en Droit et à l’Esdes, ce qui n’empêche pas Grégory Woimbée de souhaiter « entamer une réflexion » pour l’arrivée d’autres disciplines sur le campus.

Au Puy-en-Velay, le Recteur constate que les apprentis du Bachelor Tourisme et Développement Durable de l’UCLy étaient trop isolés dans cette magnifique bâtisse de l’Hôtel Dieu. Il souhaite désormais rejoindre le campus « La Fabrique » de la CCI du Puy-de-Dôme, qui regroupe plusieurs écoles et disciplines dans un seul bâtiment pour offrir une véritable expérience de vie étudiante.

3 grands dossiers en 2024-2025

Une évaluation par le HCERES :

Une nouvelle phase d’évaluation par le HCERES, l’autorité publique chargée de certifier la qualité des établissements d’enseignement supérieur, va débuter en 2024-2025 pour l’UCLy. C’est donc un rendez-vous crucial pour l’établissement, reconnu comme EESPIG. Pour Grégory Woimbée, ce travail « rétrospectif et prospectif » est aussi l’occasion de dessiner un projet stratégique pour la période 2025-2030 et de réaffirmer l’attachement de l’UCLy à la communauté universitaire de Lyon et au travail avec les universités publiques.

Entité « atypique » et à part dans le monde de l’enseignement supérieur, l’UCLy veut faire valoir son modèle d’encadrement et de développement humain des étudiants. « L’UCLy est particulièrement fière de participer à la mission du service public et de parvenir à faire vivre une association à but non-lucratif, qui ne rémunère aucun actionnaire et aucun investisseur » observe le Recteur. « L’éducation supérieure ne peut être réduite à la formation de spécialistes qui viendraient trouver leur place dans des rouages de production et de consommation ? Elle doit aussi répondre à un profond besoin de dignité et de liberté. »

Une école doctorale pour l'UCLy ?

Depuis la création de l’Unité de Recherche « Confluence Sciences et Humanités » en 2020, la Recherche est un « axe majeur » de la stratégie de l’UCLy. Notre université compte aujourd’hui 165 enseignants-chercheurs, dont 26 HDR. « Nous allons entrer dans une étape d’ancrage de notre Recherche » explique Grégory Woimbée. « Nous voulons donc participer à la formation doctorale. L’UR en a l’envie, mais aussi la capacité. »

Aujourd’hui, seules les facultés canoniques de l’UCLy, philosophie et théologie, sont en mesure de délivrer des doctorats. Pour les autres disciplines, il faudra trouver une université partenaire. Certaines pistes mènent vers l’étranger, mais le Recteur veut avant tout travailler avec les universités publiques en France. « L’effort que nous avons effectué avec l’UR nous donnent de la crédibilité, et je pense que l’évaluation du HCERES le confirmera. »

Des ambitions internationales

Ancien Vice-Recteur en charge du sujet pour l’Université catholique de Toulouse, Grégory Woimbée est particulièrement sensible à la question des partenariats internationaux de l’UCLy. « C’est une préoccupation personnelle, mais aussi un besoin de la maison » explique-t-il. « A travers les écoles et les facultés de l’UCLy il y a une volonté forte d’intensification de l’internationalisation de notre politique de recrutement. »

Comme l’observe le Recteur, les bases de ce travail ont déjà été créées. L’UCLy accueille d’ores et déjà 2500 étudiants étrangers, et des étudiants de l’UCly partent chaque année réaliser une partie de leurs études dans des universités partenaires. « Il faut approfondir et poursuivre le travail mené sur les 5 dernières années » explique-t-il. « Je veux saluer le travail de mon prédécesseur et de son équipe, dont le travail de consolidation nous rend aujourd’hui capable d’un déploiement sur le plan international. »

L'international est une préoccupation personnelle, mais aussi un besoin de la maison. A travers les écoles et facultés de l'UCLy, il y a une volonté forté d'intensification de l'internationalisation de notre politique de recrutement.

Grégory Woimbée

L’UCLy peut s’appuyer sur plusieurs leviers à l’international, à commencer par le réseau des établissements catholiques et un travail déjà entamé de recrutement ciblé en Asie et en Afrique. Enfin, les échanges européens occupent une place à part dans cette stratégie : « Nous sommes une université résolument européenne, de cœur et d’esprit » explique Grégory Woimbée. « Nous voulons promouvoir le projet européen d’éducation et de Recherche. »

Les 150 ans de l’UCLy, un moment charnière

De la Saint-Irénée 2025 à la Saint-Irénée 2026 (le 28 juin), l’UCLy fêtera officiellement ses 150 ans. Un parcours mémoriel qui fera écho au travail « rétrospectif et prospectif » déjà entamé. « On ne fête pas son anniversaire quand on pense qu’on a pas d’avenir ! » s’amuse Grégory Woimbée, qui veut faire de ce parcours de mémoire l’occasion d’une réflexion sur l’avenir.

D’un côté, l’UCLy peut s’appuyer sur les spécificités qui en font une université « atypique et étrange ». Face à l’emballement du monde, ses valeurs d’humanisme chrétien sont plus que jamais d’actualité. « La société s’est déconnectée du réel, au point que les critiques adressées à l’idéologie d’une croissance sans limite sont sans effet » observe Grégory Woimbée. Et pour inverser la tendance, sciences et humanités doivent travailler ensemble pour faire émerger de nouvelles solutions. Une approche pluridisciplinaire chère à l’UCLy : nos universités doivent mettre l’innovation au service de la sobriété, et la sobriété au service de l’innovation. Il est frappant, voire providentiel, que notre ADN entre en telle résonance avec les défis contemporains de l’université. »

Cet anniversaire, c’est aussi l’occasion de briser des clichés qui ont la vie dure : « L’université catholique ne se sent pas moralement supérieure, elle n’est pas donneuse de leçons » explique Grégory Woimbée. « Nous existons sans passéisme, ni repli sur soi. Nos campus n’ont pas l’air de citadelles assiégées, mais plutôt l’allure de ruches high-tech et de forum vibrant des voix de la jeunesse. » « Je ne pense pas que l’université catholique soit obsolète » résume le Recteur. « Je crois au contraire que l’université catholique contribue à faire face à la crise qui touche l’idée d’université, ainsi qu’aux assauts menés par des logiques lucratives sur les mondes de la santé et de l’éducation. »  

L’objectif est fixé, il ne reste qu’à l’atteindre.

Les actualités de l'UCLy

Grégory Woimbée nouveau Recteur de l'UCLy

Le Professeur Grégory WOIMBÉE, né en 1976, Docteur en Histoire et en Théologie, a été nommé nouveau Recteur de l’UCLy. Il prendra ses fonctions le 1er juillet 2024. Il succède à Olivier ARTUS qui exerçait cette responsabilité depuis 2019.